cie 52 hertz
du 10 au 12 octobre à 20h30
Imaginez un vivarium dans lequel trois sirènes sont exposées au regard des visiteurs du zoo. Le long de cette errance on s’interroge : que nous raconte aujourd’hui cet être hybride, mi-femme mi-animal ? Comment échapper aux canevas moraux que nous lèguent les mythes ? Que faire de notre héritage fictionnel ? Jouant des codes du zoo et des spectacles d’otaries, Hélène Bertrand, Margaux Desailly et Blanche Ripoche créent un véritable vivarium scénique dans lequel elles multiplient les expériences pour disséquer le mythe de la sirène.
Elles font l’expérience joyeuse d’une nudité banalisée, dépourvue de son caractère sensuel et bousculent nos représentations du féminin et du sauvage en nous proposant une expérience sensible autour de nos mémoires collectives et des histoires qui nous ont façonnées. Dans un grand ballet visuel dénué de mot ou presque, elles cherchent avec beaucoup d’humour à bousculer nos imaginaires.
Le spectacle s’ouvre avec cette question : à quoi ressemblerait réellement une femme mi poisson mi humaine si elle nous apparaissait aujourd’hui et qu’en ferait-on ?
Bien loin du caractère sensuel et sexuel que nous lui connaissons, sans doute serait-elle plus proche du phoque ou de l’otarie. Étudiée par des spécialistes, disséquée par des scientifiques, elle finirait très probablement exposée dans un jardin d’acclimatation, livrée au regard des visiteurs. Du moins, c’est le postulat que nous faisons.
Dans ce spectacle, la sirène est un point de départ pour questionner nos fictions, y compris les fictions qui, au fil de l’histoire, sont devenues réalité : celle, par exemple, d’une nature sauvage devant être domptée par l’homme.
Nous postulons que ces histoires – réelles ou non – contiennent leurs lots d’absurditéet de désuétude. Avec Sirènes nous interrogeons notre patrimoine et la frontière ténue entre le réel et les fictions, entre l’Histoire et les histoires, persuadées que nous sommes qu’il est d’abord question de point de vue et de la place que nous occupons sur la grande échelle du vivant. Non sans humour, nous tentons de détricoter les récits dominants et de faire émerger d’autres versions possibles.
Sirènes est un spectacle drôle, à la frontière entre le théâtre, la performance et le clown, dans lequel nous renversons par l’absurde nos représentations mythiques, héroïques et historiques. Il s’agit d’un ballet expressionniste, d’un rituel cathartique, d’une traversée épique dépourvue de mots ou presque. A l’instar de la sirène nous tâchons de rester insaisissable et de fuir les situations univoques. Sur scène, les choses adviennent et se transforment avec une chronologie et une logique qui leurs sont propres, nous passons d’une situation à l’autre avec malice et désinvolture.
Dans Sirènes nous sommes nues. Et ce n’est pas grave. Nous faisons l’expérience joyeuse d’un corps inculte, dépourvu de son caractère sexuel et sensuel.
L’objectif : faire oublier au public notre nudité, la banaliser, en rire, faire de nos corps de femmes autre chose que l’objectivation dont il est souvent victime, quelque chose de simple, ridicule et puissant.
À travers cette expérience proposée au public, nous cherchons à questionner nos mythes : nos représentations du féminin et du sauvage, notre rapport au savoir et à ce que nous nous entêtons à nommer “nature”. Autant de représentations que nous souhaitons réinventer.
« La 52 Hertz est une compagnie qui rassemble 3 comédiennes – metteuses en scène rennaises : Hélène Bertrand, Margaux Desailly, Blanche Ripoche.
La 52 Hertz c’est le nom d’une baleine solitaire, dont le chant très aigu est inaudible pour ses semblables. Sans réponse, elle parcourt seule l’océan. Hybride ou dyslexique, jamais encore aperçue par l’espèce humaine, seul son chant nous parvient. 52 Hertz est un mystère dont l’écho inspire nos imaginaires. Elle est ce qui nous échappe, ce qui glisse hors des cases, ce qui est insaisissable.
À la recherche de nouveaux récits, nous explorons des formes artistiques hybrides. Mélangeant les esthétiques et les expériences, nous cherchons à questionner nos imaginaires au travers d’expériences sensibles.
Rencontrées au Conservatoire de Rennes en 2011, nous avons étudié ensuite dans trois écoles différentes, Hélène à l’ESTU à Limoges, Margaux à la Comédie de Saint-Étienne et Blanche au TNS à Strasbourg. De retour à Rennes, en parallèle d’autres projets de comédiennes, nous avons formé la compagnie 52 Hertz avec le jeu, l’improvisation et le clown comme source d’écriture. Sirènes est notre premier spectacle. »
La cie 52 Hertz
Écriture, mise en scène et jeu : Hélène Bertrand, Margaux Desailly, Blanche Ripoche
Scénographie et costume : Heidi Folliet et Léa Gadbois-Lamer
Lumière : Alice Gill-khan
Son : Sarah Munro
Collaboration artistique : Edwin Halter
Production : Compagnie 52 Hertz
Coproduction : TNB – Centre Européen de Création Théâtrale et Chorégraphique (Rennes, Fr), Théâtre l’Aire libre – Centre de Production des Paroles Contemporaines (Saint- Jacques-de-la-Lande, Fr), Théâtre de Poche (Hédé-Bazouges, Fr), Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis (Fr), Nouveau Théâtre de Montreuil – CDN (Fr)
Aide à la production : Ministère de la Culture – DRAC de Bretagne.
Ce spectacle bénéficie du dispositif de soutien à l’activité de compagnies théâtrales bretonnes du Théâtre de Lorient – CDN et de l’aide à la résidence de la Ville de Rennes Métropole.
Partenaire : Théâtre du Cercle (Rennes, Fr)
Sirènes est soutenu dans le cadre du réseau R.O.M. (Residencies On the Move) dans le cadre du programme Creative Europe de l’Union européenne.
Sirènes is supported by the network R.O.M (Residencies On the Move) in the framework of the Creative Europe of European Union.
