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bételgeuse

marthe degaille

les 15, 17 et du 20 au 24 février à 20h00,
le 16 février à 18h00

dans le cadre du Festival It Takes a City

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création théâtre science-fiction

C’est l’histoire de Bételgeuse (1), une étoile géante rouge à l’aube de sa mort. Elle peut exploser à tout moment. À tout moment entre maintenant et dans 100 000 ans. Les années lumières faisant, il est même possible qu’elle ait déjà explosé et qu’on ne soit pas encore au courant (ce que tout le monde se demande).

C’est l’histoire d’un groupe de scientifiques, coincées depuis des années dans un laboratoire d’expérimentations pluridisciplinaires de révolte in vitro. À force d’observer le micro-métagène de la révolte (2) sous tous ses angles, leur désir s’est émoussé. Mais une expérience empathique ratée vient bousculer leur routine et remet leurs existences en branle.

Cet ensemble forme BÉTELGEUSE, une comédie philosophique de science-fiction, un hommage aux femmes* qui essaient, à celles qui ratent, à celles qui rêvent et à celles qui ont abandonné.

* Personnes s’identifiant comme femmes

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Bételgeuse
(2) En 2097 une expérience ratée permet de découvrir que chaque cellule de chaque être vivant possède un micro-métagène de la révolte, c’est-à-dire un substrat moléculaire qui, lorsqu’il se retourne
sur lui-même, conduit à une perturbation massive des systèmes de l’organisme concerné. S’il n’opère pas une réorganisation générale et radicale, l’organisme survit difficilement au retournement du micrométagène de la révolte.

Programmation complète du festival It Takes a City par ici

Autour du spectacle :
Mercredi 21 février à l’issue de la représentation : aftershow mené par Inès Isimbi
Vendredi 23 février : conférence « J’ai des dizaines de moms : faire famille avec les fictions » animée par Astrid Vandercamere de la collective La Satellite.

note d'intention

« J’ai envie de parler des femmes* d’une manière que j’ai encore trop peu vue au théâtre. Je veux voir au plateau un groupe de femmes* au travail sur quelque chose, occupé à résoudre des problèmes ; un groupe de femmes* qui n’attend pas. J’ai aussi envie de scènes collectives. Et puis je souhaite mettre la sororité en question, pas pour la discréditer, mais pour en déconstruire l’évidence. Dans cette perspective je ne peux faire l’économie de la violence, présente dans tant de relations entre femmes*. Je ne parle pas ici de violences physiques ou sexuelles – ce n’est pas mon sujet -, mais de ces violences sourdes, coloniales, racistes, hétéropatriarcales et autres, qui parlent à travers nous et nous conduisent à reproduire du même.

J’ai envie de porter une réflexion féministe à la scène tout en évitant l’écueil de la morale, pour partager avec un public ma curiosité pour ce qui est rugueux, troublant dans les relations entre femmes*. C’est pour cela que je choisis de poser les bases d’une fiction – pour qu’elle me dépasse. Je veux dire par là que si BÉTELGEUSE est une fiction, ce n’est pas pour qu’elle soit une traduction conforme d’idées politiques en personnages et en actions. BÉTELGEUSE est une fiction parce que l’avantage des fictions, c’est qu’elles ouvrent aux spectateur·ices des espaces de rêves, d’identification, d’interprétation, de questionnements qui échappent à leurs créateur·ices. C’est sans doute pour cela que j’en ai situé l’intrigue dans un futur indéterminé, et que j’ai fait appel aux ressorts de l’humour et de la science-fiction.

J’ai commencé à écrire ce projet pendant le premier confinement. C’est là que Bételgeuse, l’imminence imprévisible de son explosion, sa composition, son fonctionnement ont commencé à me passionner. Cette étoile m’a permis de me perdre dans la métaphore qu’elle me proposait, celle de l’incertitude de l’explosion, celle de la fin d’un monde, celle aussi (peut-être ?) d’un tout nouveau en germe. J’ai senti qu’il y avait là un lien sensible très fort avec mes questionnements féministes, et plus particulièrement avec la temporalité des luttes féministes et leur impact sur la société. Alors j’ai laissé la poésie me guider. Petit à petit, elle m’a amenée à m’émerveiller de la complexité de l’univers qui nous entoure. J’ai le désir de partager cet émerveillement avec un public.  »

Marthe Degaille

biographie

« Je suis née en 1992 à La Rochelle. Après des études de littérature, histoire, philosophie et sciences-sociales à Paris, j’entre à l’ESACT dont je sors diplômée en 2020.

Acteur·ice, auteur·ice et metteur·euse en scène, mes pratiques sont marquées par mon engagement en faveur de la visibilité des récits et corps lesbiens sur les scènes de théâtre. Mes outils dramaturgiques principaux sont les pensées féministes, queers et lesbiennes (Monique Wittig, Audre Lorde, bell hooks par exemple), tout ceci au service d’une question qui m’anime tout particulièrement : qu’est-ce qu’un théâtre féministe, lesbien et queer ? Qu’implique une pratique théâtrale féministe, lesbienne et queer en termes de dramaturgie, de langue, de rapports aux corps, au jeu, aux processus de création et aux relations de travail ?

Une interprétation libre et sûrement un peu fantasmée de la conclusion de Devant la douleur des autres de Susan Sontag me fait prendre le chemin de la fiction théâtrale comme outil de réflexion poétique et politique, parce qu’après tout : qu’est-ce que le réel ?

Pour le Manx Cat Project (Ecarlate Compagnie), j’écris Suzan·ne, une pièce fictionnelle sur la vraie vie de Suzan Daniel, créatrice de la première association homo-lesbienne belge à visée émancipatoire. Je fais également partie du Laboratoire Renversement(s) : vers un théâtre lesbien ?, projet collectif lauréat de la Curieuse Résidence et de R.O.M en 2023. »

Marthe Degaille

distribution et crédits

Interprétation: Isabelle Urbain, Josépha Sini, Anaïs Moray, Malika Temoura
Dramaturgie : Olivia Stainier
Regard chorégraphique : Marion Sage
Préparation physique : Garance Maillot
Création sonore : Mélodie Blaison
Création lumière et régie : Gabrielle Guy
Scénographie et costumes : Léa Vayrou
Co-création et confection costumes : Cécile Massou
Aide construction : Andrea Ferreri
Assistanat à la mise en scène : Lisa Kaison et Justine Bialy
Stagiaire mise en scène : Judith Gaillard Hwang
Texte et mise en scène : Marthe Degaille
Catering : Loli Warin
Développement, production, diffusion : Habemus papam

Une création portée par Marthe Degaille, hébergée par Habemus papam
Coproduction : la Balsamine (Bruxelles, Be), Le Rideau de Bruxelles (Be), La Coop asbl et Shelter Prod
Soutien : Fédération Wallonie-Bruxelles – service du théâtre, Voix de Femmes (Liège, Be), La chaufferie acte1 (Liège, Be), Le Corridor (Liège, Be),  La Bellone (Bruxelles, Be), Théâtre & Publics (Liège, Be), Théâtre Varia (Bruxelles, Be), le CED – Centre des Écritures Dramatiques de Wallonie-Bruxelles (Manage, Be), Belgium’s LIBITUM, taxshelter.be, ING et Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge

Remerciements (on n’écrit ni ne crée jamais seul·e) : l’équipe artistique, technique, de production et de diffusion de BETELGEUSE, Lorie-Joy Ramanaïdou, Garance Valet, Ferdinand Flame, Yann Basset, Cora-Line Lefèvre, Julien Sigard, Isabelle Bats, Mathias Varenne, Mylène Lauzon, Emmanuelle Nizou, Jeanne Dandoy, Marie Devroux, Jessica Gazon, Camille Khoury, Roxane Gabet, Mathias Simons, Yasmina Al-Assi, Marie Diaby, Adeline Rosenstein, l’équipe de la Maison Médicale des Primeurs, l’équipe accueil de la Maison Médicale Horizons,Bwanga Pilipili, René Bizac, Garance Maillot, Juliette Otter, Naomi Fall, Youri David, Gabriel Sparti, la coloc Clémentine, François Clavier, Isabelle Noble, Anne-Marie Toulan, Juliette Bellec, Philippe Degaille, Christine Douxami, Nil, Lilios, Hubert, Cerise, Poema, Lisette Degaille, Guy Degaille, Nicole Bellec et Jo Bellec
Toutes les équipes artistiques, techniques et de production des lieux qui nous ont soutenues et accompagnées

Photo : ©Ichraf Nasri

autour du spectacle

Autour du spectacle :

Mercredi 21 février, à l’issue de la représentation : aftershow
Rencontre avec l’équipe artistique. Un moment privilégié pour débattre et échanger en toute convivialité. Petite particularité, la rencontre est menée par un·e autre artiste de la saison : Inès Isimbi

Vendredi 23 février à 18h30 : Conférence « J’ai des dizaines de moms : faire famille avec les fictions » animée par Astrid Vandercamere

En partant d’une analyse de la représentation de maternités mutantes dans des récits de science-fiction contemporains, cette conférence propose une exploration sensible des rapports que nous entretenons avec les personnages de fictions, soulignant ainsi la place des productions culturelles avec lesquelles nous nous construisons, les représentations et les impacts qu’elles engendrent en tant que productions capitalistes. Prenant notamment appuie sur des personnages dits « féminins » de scientifiques, J’ai des dizaines de moms : faire famille avec les fictions propose de s’entourer de techno-moms pour inventer de nouveaux schémas familiaux, hybrides et métaphoriques. Cette réflexion tentaculaire raconte le pouvoir émancipateur et politique qu’offre la construction d’une famille fictionnelle comme outil narratif .

Astrid Vandercamere est artiste plasticienne, basée à Bruxelles depuis 3 ans. Le travail d’Astrid s’intéresse à la création et à l’utilisation de formes narratives comme matériel plastique, mais aussi comme support de théorie et de réflexion. Son approche envisage la fiction comme une forme réflexive en elle-même et pour elle-même. Cela veut dire que la fiction n’est pas une simple illustration (d’une théorie, d’une recherche ou d’une documentation) mais un objet avec une force à part entière. Il s’agit aussi de questionner le sens du langage (la sémantique) et les esthétiques que peut activer un récit. Ainsi, ses textes, ses vidéos et installations sondent comment rendre le récit transmissible et en permettre une réception intime comme collective. Astrid Vandercamere est également membre de la collective bruxelloise la Satellite, qui travaille autour de la science-fiction intersectionnelle et ses formes contemporaines.

Entrée libre mais réservation conseillée à l’adresse reservation@balsamine.be