have a safe travel

eli mathieu-bustos

du 16 au 20 avril à 20h00

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première danse performance

8 août
Eli subit son premier contrôle au faciès.
Plongés dans la mémoire de cet événement aussi banal que violent, nous découvrons quelles sont les premières procédures d’un système oppressif.

Dans ce premier solo, le chorégraphe a su transformer la violence systémique qu’il a subi en un matériau performatif fort et singulier développé à l’aide de la technique « De Caelo ». Cette dernière, conceptualisée par l’artiste lui-même, consiste à laisser une place importante à l’intelligence émotionnelle, au savoir situé et à l’improvisation. Mais aussi à convoquer les outils de l’astrologie, les cartes du ciel et à percevoir la manière dont les étoiles peuvent nous renseigner sur nos corps.

La représentation du 19 avril est présentée en collaboration avec Vitamines B – La Bellone : http://vitaminesb.bellone.be/

Autour du spectacle :
Mardi 16 et jeudi 18 avril– après le spectacle – groupes de discussion : « Vivre sans police »
Après le spectacle, plusieurs intervenant·es animeront des discussions en groupe afin d’échanger autour la thématique « Vivre sans police ». Ces rencontres seront facilitées par Raoul Rul et Stéphanie Collingwoode Williams le 16 avril et par Aurélie Disasi (Aru Lee) et Renaud-Selim Sanli le 18 avril.
Mercredi 17 avril – après le spectacle – Aftershow
Rencontre menée par Malika Temoura, comédienne sur le spectacle Bételgeuse, programmé en février dernier à la Balsamine. Ce sera l’occasion de débattre et d’échanger avec toute l’équipe sur leurs parcours et les influences qui les ont mené à cette création.
Vendredi 19 avril : restitution de l’atelier critique d’écriture La Salve, dans le cadre de Vitamines B – La Bellone
Samedi 20 avril – après le spectacle – Fête de dernière !
Closing party en compagnie de Zedie (live), STANLEY (DJ set) et  Joliiah (DJ set).

note d'intention

Après que ce soit arrivé, comme un réflexe j’ai appelé ma mère. Elle était en colère et triste.
Mais pas comme moi.
Une fois rentré chez moi, j’en ai parlé à ma coloc, elle était triste et désolée.
Mais pas comme moi.

Moi, à partir de ce moment j’ai pas arrêter d’avoir envie de crier.
J’ai pas arrêté d’avoir envie de brûler des trucs.
J’ai pas arrêté d’avoir peur.
J’ai pas arrêté de me dégoûter d’avoir peur.
J’ai pas arrêté d’être docile.
J’ai pas arrêté d’assimiler.
J’ai pas arrêté de me mettre en sécurité.
J’ai pas arrêté de dissocier.
J’ai pas arrêté d’être déshumanisé.
J’ai pas arrêté de penser le système.

J’ai pas arrêté de haïr la police.
J’ai pas envie d’arrêter de haïr la police.

À partir de ce moment, plus qu’avant encore j’ai envie d’arrêter la police.

Tu sais pas ce que c’est qu’un contrôle au faciès tant que tu l’as pas vécu. Probablement tu sauras jamais.
J’ai envie de te souhaiter de jamais le vivre et en même temps ce soir je veux que tu comprennes.
Non, t’as pas compris.
J’ai pas envie que tu comprennes, j’ai envie que tu sentes. Que tu écoutes dans ton corps c’est quoi. Ce mélange d’humiliation, de haine, de douleur, de rancoeur, de tristesse, de douceur, de beauté, de joie, de fierté, de force que c’est d’être un homme noir trans.

Je veux que tu écoutes. Que tu voies et que tu sentes pourquoi les jours de manifs et tous les jours où la police résonne dans la rue moi et mes potes, moi et mes adelphes, moi et plein d’autres, moi et probablement tan voisin·e, pourquoi nous on souffle ACAB.

Je veux que tu écoutes. Que tu voies, que tu sentes pourquoi tant qu’il y aura des keufs, il y aura des mort·es. Je veux que tu écoutes. Que tu voies et que tu sentes pourquoi ton identité est aussi politique. Pourquoi elle a un rôle à jouer dans le système. Que tu écoutes, que tu vois et que sentes que si tu décides pas, c’est cell·eux qui se donnent le droit de punir, de blesser et de tuer qui décideront le rôle que tu as. Je veux que tu écoutes, que te vois et que tu sentes pourquoi c’est nécessaire qu’on devienne des allié·es.

Tu sais pas ce que c’est qu’un contrôle au faciès tant que tu l’as pas vécu. Probablement tu sauras jamais.
Mais ce soir si t’es d’accord j’aimerai bien que tu ressentes avec moi un tout petit peu de ce qui se passe quand on est pas toi.

Have a Safe Travel est une pièce issue de De Caelo, une technique inclusive de danse d’improvisation que je crée en 2020. De Caelo ne hiérarchise aucun style, aucun rythme, aucune qualité de mouvement, aucune référence, aucun type de corps. Seule compte la justesse de l’émotion que ce dernier transmet au public.
L’outil qui me permettant de faire le liant entre mental, corps et émotion est l’astrologie. A mon sens cette discipline peut se mettre au service de la connaissance et du développement d’une personnalité. Si elle décèle certaines dynamiques « innées » vers lesquelles nous sommes prédisposé·es à tendre, elles ne sont en rien déterminantes. Au contraire, connaître nos prédispositions, reconnaître et savoir formuler nos
émotions, nos intuitions et nos instincts, nous offre le choix de les fonder ou non. De fait, le déterminisme qui a souvent été prêté à l’astrologie laisse place dans mon travail au concept du libre arbitre, au processus de reconnaissance, de valorisation et de réappropriation nos savoirs, de nos histoires et de notre Histoire.
De Caelo s’inscrit dans une démarche politique de restitution de dignité aux corps qui en sont privés et aux émotions et savoirs qui ont été lésées. Elle apprend la porosité de la sensation des corps, l’émotion des coeurs et l’intelligence des têtes. Restaurant et aiguisant notre capacité d’empathie qui, pour moi, est l’une des clés principales du progrès social.

biographie

« Je viens d’une famille dont l’histoire cultive le silence comme une plante miraculeuse qui protège. Cette socialisation primaire a poussé ma sensibilité à comprendre ce qui l’entourait en se passant de mots. L’aiguisant tant et si bien que très jeune j’appris à décrypter les ambiances, les énergies, le langage non-verbal et les micro-expressions. En d’autres termes les intentions de mes environnements.

J’ai 6 ans et j’assiste à un battle de freestyle. Subjugué. C’est la première fois que je vois un humain émettre comme ça. Ses signaux de communication circulent audacieusement sans aucune entrave, m’ouvrant la porte d’un monde où le corps se suffit à lui-même pour dire. Je rencontre alors le grand amour de ma vie, celui dont l’authenticité n’a d’égale que son éphémérité : la danse d’improvisation.

Totalement épris, à l’aide d’académies extrascolaires et de Youtube, je découvre et m’essaye à tous les styles qui croisent ma route : libre, , break, kathak, dancehall, new-style, expressionnisme allemand, hip-hop, rock acrobatique, « Bollywood », krump, kamou, ballet, house, butō, popping, floorwork, locking, mohiniyattam, commerciales, contemporain, danses de salons…

En 2020, je crée une technique inclusive de danse d’improvisation qui ne hiérarchise aucun style, aucun rythme, aucune qualité de mouvement, aucune référence, aucun type de corps. Seule compte la justesse de l’émotion que ce dernier transmet au public. Cette technique s’appelle ‘De Caelo’. »

Eli Mathieu-Bustos

distribution et crédits

Chorégraphie, dramaturgie, interprétation, concept : Eli Mathieu-Bustos
Création lumière : Maureen Béguin
Création sonore : Loucka Fiagan
Production : AnAku
Soutien :  Mestizo Arts Platform – WIPCOOP (Be), KVS (Bruxelles, Be), La Bellone (Bruxelles, Be), Be My Guest – International Network for Emerging Practices, Kaaitheater (Bruxelles, Be), la Balsamine (Bruxelles, Be), DeSingel (Anvers, Be), AnAku, Kunstencentrum BUDA (Courtrai, Be) avec le Almost summer|Feminist Futures Festival, Belluard Bollwerk festival (Fribourg, Ch), Short Theatre Festival (Rome, It)
Regards extérieurs : Daniel Blanga Gubbay, Eric Cyuzuzo Niyobisi, Maria Dogahe, Ennassouh, Jazz Guyot, Aleksandra Janeva Imfeld, Brandon Kano Butare, Lucas Katangila, Krystel Khoury, Ana Kuch, Soto Labor, Sophie Sénécaut, Liza Siche-Jouan, Milø Slayers, Marie Umuhoza

Photo : ©Ichraf Nasri

les intervenant·es des discussions des 16 et 18 avril

Mardi 16 avril

Raoul Rul (alias for any public apparence)

Je suis un activiste. J’ai participé à divers projets à Bruxelles au cours des 12 dernières années. Pinkscreens, Massimadi, Homographia, et d’autres projets liés à la politique queer. Je me concentre particulièrement sur les critiques de l’assimilation LGBTQIA, l’impérialisme sexuel et l’instrumentalisation politique des politiques LGBTQI contre les minorités racialisées : noirs, migrants, musulmans, indigènes, etc…

Stéphanie Collingwoode Williams

Stephanie Collingwoode Williams (she/they) est anthropologue, ancienne travailleuse sociale, formatrice et consultante.

Elle a formé des personnes dans des organisations, grandes et petites, locales et internationales, sur l’antiracisme, la décolonisation, l’intersectionnalité, la justice climatique, le féminisme, l’homosexualité et la biracialité.

Élevée au Ghana, elle a étudié aux Pays-Bas et en Belgique, où elle s’est impliquée dans divers mouvements de justice climatique et antiracistes, tels que Code Rood, Kick-Out Zwarte Piet, BHM…

Au fil des ans, elle a participé à diverses actions contre la glorification de l’histoire coloniale de la Belgique.

En 2020, elle a été l’une des porte-parole de BNFBL, qui a organisé les marches Black Lives Matter en Belgique.

Entre autres choses, elle est également curatrice d’un festival décolonial (SOKL), membre du collectif faire-part, conférencière et bénévole pour de nombreux collectifs axés sur les droits de l’homme (comme actuellement Caddy for Palestine).

Elle aime écrire, échanger des idées sur une multitude de sujets et travailler à la construction d’une communauté

Jeudi 18 avril

Aurélie Disasi ( Aru Lee)

Aurélie Disasi (they/them), également connue sous le nom d’Aru Lee, est une artiste multidisciplinaire queer qui utilise sa formation en poésie et en architecture d’intérieur, ainsi que ses expériences de vie et ses connaissances politiques pour animer des ateliers autour des concepts d’espaces plus sûrs dans le secteur culturel. Son travail se concentre, sans s’y limiter, sur les pratiques intersectionnelles anti-oppressives d’un point de vue racial, artistique et communautaire, qui s’inscrivent dans un cadre abolitionniste. Aru travaille dans le secteur culturel depuis plus de 10 ans, entre une vie d’artiste et de praticien de l’éducation, et plus récemment en tant que dramaturge (depuis 4 ans) et chercheur explorant comment le pouvoir de l’imagination est un outil important pour la communauté et le changement social ».

Renaud-Selim Sanli

Libraire et éditeur chez Météores à Bruxelles. Membre du Journal La Brèche, journal d’analyse des mondes carcéraux.

 

closing party

Closing party – entrée libre

21h – 21h30
Zedie – live show
Originaire de Bruxelles, Zedie est un chanteur, auteur et compositeur belgo-nigérian dont la musique fusionne la variété française, l’électro et la pop. Ses textes introspectifs, délivrés d’une voix cristalline, explorent les thèmes de la mélancolie, des amours perdues et de l’identité. Zedie captive le public avec des rythmes enchanteurs, créant un univers hybride vibrant et sensible.

21h30 – 23h – STANLEY – Dj Set
STANLEY (aka Stanley Ollivier) est un danseur/interprète, chorégraphe et DJ
baser à Bruxelles, Belgique. Naviguant entre différentes scènes artistique, son
approche en tant que DJ lui permet de revendiquer son héritage métissé,
cicatriser nos corps et à repenser au multiples possibilités d’être ensemble à
travers l’écoute. Il ne s’en tient pas à un style musical précis, mais apprend,
explore et combine fréquemment. Il espère contribuer à l’émergence d’une
diversité innovante et créer de nouveaux outils afin d’apporter plus de joies et de
libertés. STANLEY est le co-fondateur du broadcast ‘Entwined’ en résidence à
Kiosk Radio.

23h-00h30 – Joliiah – Dj Set
Joliiah est une Dj rwandaise de 22 ans basée à Bruxelles.
Elle a fait premiers pas sur la scène nocturne locale l’année dernière notamment pour des soirées du kunstenfestivaldesarts, à l’Ancienne Belgique et au Recyclart.
Elle décrit son style comme un mélange de baile funk, electro, tech house, club, tech hip-hop et kompa

atelier de critique la salve - dans le cadre du festival Vitamines B, organisé par la Bellone

Invitation à l’atelier de critique la Salve – dans le cadre du festival Vitamines B, organisé par la Bellone

Nous, Raïssa et Anna, sommes membres de La Salve, un projet d’expérimentation critique initié par Mylène Lauzon à La Bellone.
Là, on s’y amuse à croiser les regards pour créer un ovni critique entre des praticien·nes des arts de la scène, des auteur·rices, des lecteur·rices, des spectateur·rices qui vont voir un spectacle ensemble et écrivent chacun·e un texte à la suite de cette sortie.

Ce qu’on te propose, c’est de venir essayer lors d’un atelier de plusieurs jours du 16 au 19 avril, de tenter l’exercice à 8, autour du spectacle d’Eli Mathieu-Boustos « Have a safe travel » qu’on ira voir ensemble.
Pendant trois jours, l’idée est de penser la critique et réfléchir ensemble à cette pratique à travers des échanges et différents exercices. Pour faire écho, créer du collectif et des liens, pour tenter une relance, un geste de réciprocité à la hauteur des engagements des créateur·rices, sans s’épargner la sincérité d’un rapport affectif à l’écriture.

Les inscriptions se font sur brève candidature.
Il n’est pas nécessaire d’avoir déjà une pratique de la critique ou de l’écriture, juste l’envie d’être là.
Pour autant, l’atelier est aussi ouvert à des critiques qui voudraient venir puiser un souffle différent par rapport à des formats plus habituels. Notre envie est de parvenir à un groupe le plus diversifié possible. Toute forme de poésie est la bienvenue.

inscription pour le 5 avril au plus tard, à l’adresse : production@bellone.be
plus d’infos sur le festival Vitamines B : vitaminesb.bellone.be

Présentation d’Anna et Raïssa:

Anna Czapski mène des travaux esthétiques dans le réel : marche documentaire et futurologie. Elle crée des expériences, écrit de la poésie et cherche d’autres modes de vie possibles. Elle dit que c’est la même chose.

Raïssa Yowali M’bilo…en devenir. En devenir la suite de la phrase après la barre clignotante ou le vers exhumé qui trainait dans la digestion d’un sens. Va-t-on savoir.
Un adjectif ? Contente. Un verbe : tempête ou enjambe.
Un mot : merci. Un rôle : témoin. Un engagement : La présence. Aux choses, à l’instant, à vnous. Un parjure : la rêverie.
Une action : passer.