michael martini
du 10 au 12 octobre à 19h30
à partir de 18 ans
hot topic: ce spectacle fait mention à des relations incestueuses simulées
« Le consentement c’est sexy » est une maxime qui fait généralement consensus. Au-delà de la quête de plaisir, qu’en est-il des actes d’intimité auxquels on peut consentir qui sont motivés par l’appât du gain ou la curiosité ? Issu de l’underground de la performance queer à Montréal et écrit sur un cahier mouillé dans un sauna, ce spectacle nait de la collision entre la rigueur et l’humilité, entre le plaisir et l’inconfort. Michael Martini puise dans des histoires perverses et des motifs de contes pour construire une performance hybride qui se déploie autour d’un simple objet : son propre four.
Le texte constitue le poids le plus lourd dans ma pratique en général. Chaque texte a ses propres formules et logiques. Dans Hansel, les mots se déshabillent, se doigtent. La transposition du texte au cadre théâtral me permet d’explorer deux concepts cardinaux que le texte déploie : le temps (comment le perçoit-on dans des contextes à enjeux élevés comme la performance, ou le sexe transactionnel), et le consentement (le rapport entre public et performeur est régi par des contrats codifiés et inventés sur place). Autour de ces idées, j’entame un sujet à la fois personnel et tabou. Je ne souhaite pas régurgiter ce que je vois souvent dans les performances qui portent sur la sexualité: soit des confessions explicites ou soit l’alimentation d’une morale sans nuance – voire une célébration identitaire. Trouver l’équilibre entre l’espièglerie et l’humiliation, la générosité et l’indulgence, c’est ça le travail. Ma pratique est nourrie par le désir d’être un bon hôte : bien mettre la table, garder les verres remplis, ne pas brûler le souper.
« D’origine ontarienne, j’habite à Montréal, où je navigue dans la scène interdisciplinaire, bilingue et queer, en créant des œuvres pour divers contextes, à la suite d’études en théâtre et en linguistique. Je m’inscris dans un esprit bric-à-brac, oscillant entre le banal et l’excentrique, superposant du texte, des images et de la fantaisie- comme les enfants qui jouent dans le sous-sol de grand-maman. J’effectue mes propres éléments de conception, souvent en trébuchant. C’est une qualité que j’investis : une lucidité face au public, qui laisse la fragilité et la vivacité se dérouler (doigts croisés). Au niveau de l’interdisciplinarité, la réalité est pour moi une discipline, tout comme dans la télé réalité ou les pornos. Je préfère des costumes improvisés et des objets coupés-collés de la vie plutôt que des accessoires théâtraux. J’aime le sang plutôt que le ketchup, j’aime la précarité, j’aime le nudisme administratif. En 2018, ma co-création Ça a l’air synthétique bonjour hi a fait des vagues, notamment parce qu’on payait le public pour y travailler. Et si Hansel avait consenti à être cuit vivant ? emmène ma pratique à l’international pour la première fois. En espérant ne pas oublier la chapelure. »
Michael Martini
Création et interprétation : Michael Martini
Traduction : Alegria Gobeil
Remerciements : LA SERRE arts vivants (Montréal, Ca), Playwrights Workshop Montréal (Ca), Conseil des arts et des lettres du Québec (Ca)
Et si Hansel avait consenti à être cuit vivant ? est soutenu dans le cadre du réseau R.O.M. (Residencies On the Move) dans le cadre du programme Creative Europe de l’Union européenne.
Et si Hansel avait consenti à être cuit vivant ? is supported by the network R.O.M (Residencies On the Move) in the framework of the Creative Europe of European Union.