dans quel monde soignons-nous ?
xeno-
les 6 et 7 juin
Le festival boutures, c’est une invitation. Une invitation faite à un collectif artistique. Une invitation à réfléchir l’espace et l’outil de la Balsamine comme une augmentation d’imaginaires.
Pour cette deuxième édition, c’est le collectif Xeno-, porté par Ichraf Nasri et Mélanie Peduzzi, qui viendra semer ses graines folles en jardin balsamine. Xeno- est à la fois une plateforme artistique itinérante et un laboratoire de recherche pratique sur les questions féministes intersectionnelles.
« À travers une approche artistique sensible et expérimentale, nous interrogeons les liens entre santé mentale et inégalités systémiques. Quelles violences structurelles pèsent sur nos corps-esprits ? Comment les systèmes d’oppression ( racisme, sexisme, validisme, précarisation, capitalisme, impérialisme ) façonnent-ils nos souffrances psychiques ? Ce festival ne se limite pas au constat, il est une incitation, une riposte collective. Il met en lumière des expériences et des pratiques de soin ancrées dans les luttes féministes décoloniales, antiracistes et anticapitalistes. À travers des conférences, des discussions, des performances, des ateliers et des projections, nous voulons créer un espace où la réflexion se mêle à l’activation, où la théorisation rencontre l’expérimentation. Nous refusons une approche individualisante des souffrances psychiques et questionnons la manière dont les ‘troubles’ sont perçus : que faire des ‘troubles’ inhérents à des systèmes maltraitants ? Peut-on penser ces ‘troubles’ non comme des défaillances, mais comme des signaux communs, des langages partagés qui redessinent les contours de communautés ? Nous pensons ici à toutes celles et ceux dont l’expérience ouvre des brèches de sens dans la norme.
Nous interrogeons également la vision occidentale-industrielle de la santé, spécifiquement mentale, une conception récente, fragmentaire, qui sépare corps et esprit, et nie les approches holistiques. Nous souhaitons revalider les connexions, les savoirs situés, souvent paysans, féminins, minorés ou criminalisés, que les systèmes capitalistes et coloniaux ont tenté d’éradiquer. Il ne s’agit pas de rejeter en bloc l’Occident, mais de nommer les dynamiques historiques d’effacement et de dévoration à l’œuvre dans le développement de la médecine moderne et des pharmacopées industrielles. Nous pensons le soin ou plutôt les pratiques de soin, dans toute leur pluralité, comme des formes d’autonomie, d’auto-organisation et de lutte. Ces pratiques, trop souvent récupérées, blanchies ou vidées de leur puissance subversive, méritent d’être spécifiées, ancrées dans des contextes réels et partagées de manière radicale. L’entraide n’est pas une option morale, c’est une nécessité politique. Ce festival est un espace de résistance, où la bienveillance rime avec radicalité, où l’écoute est indissociable de la militance, et où la célébration devient une forme de réappropriation de nos corps et de nos esprits. Parce que nous avons le droit de guérir, et de le faire selon nos propres modalités, en lien avec nos histoires, nos savoirs, nos réalités. » Xeno-
Festival programmé par Xeno- : Ichraf Nasri et Mélanie Peduzzi. Milady Renoir en soutien.
Xeno- est à la fois une plateforme artistique itinérante et un laboratoire de recherche pratique sur les questions féministes intersectionnelles. Xeno- visibilise les travaux et donne à entendre les discours des artistes qui échappent à la masculinité et la blanchité hégémonique. Nous sommes né·es du constat de la sous-représentation des artistes femmes, racisées, queers et non-binaires dans les programmations artistiques. Une absence qui met en lumière la réalité des rapports de dominations genrés et raciaux. De ce fait, nous soutenons et promouvons des artistes émergent·es, nationales et internationales. Les principales modalités d’action sont la production d’événements culturels et artistiques – expositions, conférences et workshops, ainsi que la publication d’essais, de livres d’artistes et de textes littéraires. Nous privilégions des artistes qui font preuve d’engagement dans leurs démarches de création et qui remettent en question les aspects normatifs de la société. Par la création et la culture, la communauté stimule une réflexion novatrice et ouverte, un espace critique basé sur la différence et l’échange. Nous souhaitons favoriser le partage des pratiques et créer un paysage culturel diversifié à l’image de notre société contemporaine.
L’engagement de Xeno- porte sur l’art comme outil politique et social au service de la lutte intersectionnelle à partir de ces questions : Comment nourrir un nouveau paradigme artistique contemporain fondé sur des concepts de collectivité ? Comment nous situer dans une société en tant qu’artiste minorisé·es ? Xeno- a été initiée par l’artiste Ichraf Nasri avec la collaboration de l’artiste Mélanie Peduzzi à Bruxelles en 2019.
de 13h à 17h : atelier collectif – cantos colares / chants colliers
17h – 18h : performance collective – Raquel Versieux
Invitation à 10 fxmmes pour participer à un workshop, l’après-midi, en amont de l’ouverture du festival (13h-17h) pour participer à la performance collective en ouverture du festival (17h-18h)
Le workshop prévoit une présentation de ressources liées à l’histoire du collier comme instrument de possession ou de torture, pour parler des voix minorées, silenciées et des paroles ravalées.
Un temps d’échange est également prévu afin de partager des expériences vécues au niveau de l’utilisation de la voix comme forme d’expression. Chanter pour accoucher. Fredonner pour travailler. Vibrer de chorales militantes. Nommer pour se concerner. Assumer ce qu’ils appellent hystérie. Hurler pour se libérer. Quelles sont nos perles et quel collier collectif pouvons-nous créer ensemble?
Un travail corporel est ensuite prévu, particulièrement au niveau vocal et collectif, pour aller vers une proposition performative dans l’espace public en ouverture du festival.
Raquel Versieux
Raquel Versieux est une artiste brésilienne installée à Bruxelles depuis 2022. Elle propose cet atelier-performance depuis son intérêt autour des rituels et des pratiques collectives militantes. L’élaboration du projet a également été tissée le temps d’une grossesse sur le point d’arriver à terme. Cet atelier et cette invitation à performer collectivement émergent d’un désir d’utiliser la voix comme puissance corporelle et symbolique. Raquel est artiste pluridisciplinaire mais n’a pas de formation, ni de lien spécifique avec la musique.
le 6 juin de 18h15 à 19h15
le 7 juin de 13h à 14h
Atelier do-in avec Isabel Clauss
Le Do-in est une technique d’auto-massage issue des médecines asiatiques qui contribue à améliorer la santé et la circulation de l’énergie dans le corps.
L’auto-massage se fait principalement sur les méridiens, nos points d’accès à notre système énergétique, dispersés tout le long du corps. Ils permettent par simple pression, d’agir en profondeur sur ce circuit énergétique, et donc d’aider à lutter contre le stress.
Cette pratique permet de soulager même sur une courte séance les tensions à la fois physiques et mentales des participant·es.
L’objectif de cet atelier : expliquer rapidement l’origine et l’enjeu de cette pratique puis expérimenter l’auto-massage en direct, guidé par l’intervenante. Les participant.es apprendront également à reproduire ces gestes au quotidien pour relâcher les tensions.
Isabel Clauss
En rencontrant le shiatsu, Isabel Clauss s’est passionnée pour son approche globale et holistique de la santé. Elle part du principe que le receveur a en lui les ressources nécessaires pour se soigner. Le travail d’Isabel consiste dès lors à l’aider à les mobiliser en favorisant le terrain propice à la guérison. Pour cela, elle allie l’écoute et la sensibilité avec un travail de rééquilibrage énergétique, au service de la santé du corps et de l’esprit
Diplômée en shiatsu relaxant, redynamisant et régénérant, elle exerce en proposant des séances individuelles en cabinet et des séances sur chaise à l’extérieur. En parallèle, elle donne des ateliers collectifs de Do-in et d’auto-shiatsu, particulièrement dans des institutions de santé mentale. Son objectif est de continuer à se spécialiser afin de maintenir ses connaissances et son savoir-faire. En 2016, elle obtient son premier degré Reiki. En 2019, elle suit une formation en naturopathie. En 2022, elle obtient la certification de la Fédération Francophone de Jeûne et Randonnée. Depuis 2024, elle se forme au massage thaïlandais. Elle continue également son apprentissage en phytothérapie, botanique et cuisine des plantes sauvages et est par ailleurs membre fondatrice et bénévole de l’asbl « Ici et Là » qui vise à sensibiliser le public au bien-être et aux médecines alternatives, naturelles et holistiques.
www.shiatsu-bien-etre.be
We Are All Mad Here,
Tunisie, 2023, 15 min 45 sec
Le court métrage « We Are All Mad Here » (2023) aborde la santé mentale d’un point de vue autobiographique. Lorsqu’une jeune pingouine suit une ambulance transportant sa mère à l’hôpital psychiatrique, elle entame un voyage profond. Réfléchissant à l’état de sa mère, elle se perd dans un monde onirique où l’imagination et la réalité s’entremêlent. Cette odyssée émotionnelle révèle des insights profonds sur les luttes de sa famille et sa résilience.
Bochra Triki
Bochra Triki est une travailleuse culturelle, artiste et activiste queer tunisien. Sa passion réside dans la création de plateformes pour les voix marginalisées à travers des interventions artistiques et l’engagement communautaire.
6 juin – de 18h15 à 19h15 – histoire d’entrejambes de Myleine Guiard Schmid
Histoires d’entrejambes
France, Belgique, 2020, 35min
Tu enfanteras dans la douleur”. Pourquoi ? Y a-t-il d’autres récits ? Parce que naissance ne rime pas toujours avec douleur, “Histoires d’entrejambes” transmet un nouvel imaginaire, celui de femmes qui acheminent vers la réappropriation de leur corps et de leurs accouchements.
Myleine Guiard-Schmid
Diplômée de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) en tant qu’opératrice prise de vue. Elle apprend l’animation à l’atelier Graphoui à Bruxelles. Après de nombreux voyages, elle installe son studio en Bourgogne et réalise son premier film « Histoires d’entrejambes », un film documentaire d’animation produit par Folle Allure et L’atelier Graphoui, distribué par Manifest. Elle tente d’explorer un cinéma sensible, où la frontière entre documentaire et fiction est fragile. « Histoires d’entrejambes a été sélectionné et primé dans plus de 20 festivals internationaux (IDFA, HOTDOCS, TIFF…).
6 juin – de 19h30 à 20h30
conférence avec Fatima Khemilat
Fatima Khemilat
Sociologue et diplômée en Sciences politiques, Dr. Fatima Khemilat est spécialisée dans les politiques publiques de gestion de l’islam en France et la représentation des personnes de confession musulmane.
Fatima Khemilat est aussi une conférencière éloquente et pédagogue qui intervient sur des questions de société, liées aux enjeux de racialisation, de genre et sexualités auprès de publics jeunes, professionnels, d’institutions publiques et universitaires. Elle publie régulièrement sur ces sujets dans des journaux nationaux et internationaux, des revues académiques et intervient dans les médias.
Elle est aussi thérapeute holistique dont la prise en charge peut être individuelle et/ou collective. Fatima Khemilat organise régulièrement des cercles de soins et/ou formations partout en France. Elle a également créé des espaces de dialogue à la croisée des spiritualités (principalement musulmane), du développement personnel et des thérapies traditionnelles (médecine chinoise, chamanique, psychologie etc.).
6 juin – 19h30-21h00
atelier pogo avec julia droga, salomé genès et mandy pixel
Est-ce que c’est jouable ? est un atelier intergénérationnel entre fxmmes autour de la pratique du pogo, mené par Julia Droga, artiste-performeuse, et Salomé Genès, chorégraphe et dramaturge. Dans leur recherche, elles interrogent le conflit comme un espace physique en devenir, un terrain où se négocient des rapports entre les corps.
Quelles relations de soin reste-t-il à inventer dans ces zones de contact et de friction ? Quelles formes de solidarité peuvent émerger là où nos corps s’entrechoquent, résistent ou chutent ensemble ?
Accompagnées par la DJ Mandy Pixel, ces sessions pogo sont conçues comme des rituels. Durant cet atelier, un espace d’expérimentation physique est proposé. Des techniques de mise en condition des corps seront transmises : ancrage, écoute de l’autre, réception, lâcher-prise, (re)poussée… Lorsque des forces et des présences se rencontrent, des mécanismes inconscients de nos corps cherchent à s’y manifester : appréhension, résistance, protection, tendresse, vulnérabilité, puissance…
Dans l’immanence d’un présent à plusieurs, avec la joie comme principe actif, se célèbre sans centre ni leadeuse une invitation à pratiquer le pogo, à faire l’expérience d’une dépense, d’un engagement cathartique où d’autres formes d’entraide et de résistance deviennent possibles.
À la fin de la session, un cercle de parole est proposé aux participantes pour échanger sur l’expérience vécue.
Est-ce que c’est jouable ? est une recherche qui vise à renforcer les liens entre les fxmmes, en ouvrant des espaces collectifs permissifs.
Salomé Genès (1992) vit et travaille à Bruxelles. Formée à la danse contemporaine aux conservatoires d’Angers et de La Rochelle, elle a développé sa pratique en écriture des arts chorégraphiques et des arts visuels à l’Arba-Esa – ISAC à Bruxelles, ainsi qu’à l’Inter-University Center for Dance Berlin – HZT. En tant qu’artiste chorégraphe et dramaturge, elle croit au potentiel des gestes, des vécus et à la multiplicité des formats de création. Elle s’interroge sur les modes de représentation du corps — à la fois manifeste et protecteur — ainsi que sur les dynamiques collectives qui s’activent à travers la collaboration.
Julia Droga est une artiste née en 1993, formée à l’ERG (École de Recherche Graphique) en narration spéculative et récits expérimentaux, en section Installation performance. Dans sa pratique, elle appréhende l’acte de performer comme des expériences relationnelles multiples, où la présence, le langage, le son et la voix deviennent des matières premières sensibles. Ses performances interrogent la notion de dualité à travers des dispositifs qui génèrent des rapports de force d’où l’action peut naître. Nourries par des expériences urbaines volontairement chaotiques, ses performances font souvent référence au monde de la nuit et de la rue, dans une approche brute et lyrique.
Suzanne Cleerdin (Mandy Pixel) (1994) est une narratrice sonore active à Bruxelles, réalisant des œuvres performatives et audiovisuelles. Elle est également DJ sous l’alter ego Mandy Pixel, animant une émission mensuelle à la radio KIOSK. Ses sets et son travail tournent autour du familier tout en essayant constamment de le perturber : awkward et stimulants. Son travail brouille et redéfinit les frontières entre le film, le son et la performance, en maintenant une approche militante mais optimiste.
6 juin – de 21h00 à 22h45
Ex Utero de Lili Forestier
Projection suivie d’un bord de scène – débat avec Lili Forestier et Rokia Bamba (témoin dans le film)
2024, Documentaire, Belgique, 1h 14m
Ex Utero navigue entre une certaine histoire de la gynécologie et témoignages contemporains. Face à nous, répondant à des siècles de pratiques, des femmes ou identifiées témoignent d’une chose en commun : avoir été confrontées un jour aux maltraitances gynécologiques.
Lili Forestier
Lili Forestier vit à Bruxelles depuis de nombreuses années. Son univers s’articule autour de thèmes récurrents tels que les rencontres impromptues heureuses ou malheureuses, notre incapacité à vivre ensemble, nos petites différences, nos grandes lâchetés, entre fiction et cinéma du réel. Elle collabore avec divers auteurs et réalisateurs Français et Belges en tant que scriptdoctor et/ou co-auteure. En plus de la réalisation et de l’écriture, elle est aujourd’hui également monteuse et travaille en art vidéo avec divers artistes performer, danseurs et musiciens.
7 juin – 10h15-13h15- cercle burn out avec Fatima Khemilat
Cercle du burn out au light-in
Sociologue et diplômée en Sciences politiques, Dr. Fatima Khemilat est spécialisée dans les politiques publiques de gestion de l’islam en France et la représentation des personnes de confession musulmane. Fatima Khemilat est aussi une conférencière éloquente et pédagogue qui intervient sur des questions de société, liées aux enjeux de racialisation, de genre et sexualités auprès de publics jeunes, professionnels, d’institutions publiques et universitaires. Elle publie régulièrement sur ces sujets dans des journaux nationaux et internationaux, des revues académiques et intervient dans les médias.
Elle est aussi thérapeute holistique dont la prise en charge peut être individuelle et/ou collective. Fatima Khemilat organise régulièrement des cercles de soins et/ou formations partout en France. Elle a également créé des espaces de dialogue à la croisée des spiritualités (principalement musulmane), du développement personnel et des thérapies traditionnelles (médecine chinoise, chamanique, psychologie etc.).
14h00 à 15h30 : « Quand la politique interroge la clinique. »
Le non-accueil des personnes « migrantes » en Europe du nord, conduit des nécessités de riposte et de recul dans plusieurs secteurs d’activités professionnelles, non-accueil héritier d’un long continuum colonial sur les corps-esprits minorisés. Les praticien·nes présentes dans ce panel évoqueront en quoi les pratiques cliniques sont influencées par les discours politiques violents (à propos de l’immigration, des réfugié·es, des sans-papier·es, de la précarité, du mal logement, etc.) et sanitaires, à savoir la manière dont est désormais définie la santé mentale et les critères de normativité qui redéfinissent la souffrance sociale et la souffrance psychique. Ce talk est adressé à des personnes concernées par ces questions tant dans leurs métiers que dans leurs parcours individuels et collectifs.
Cihan Gunes
Cihan Gunes est psychologue clinicienne, d’abord praticienne en France, puis en Belgique depuis 2016.. Elle travaille depuis une 15aine d’années aux côtés de personnes exilées, victimes de violence politique et pense, depuis sa pratique, les positionnements et intrications entre ces violences politiques et l’espace thérapeutique.
Faïza Hirach
Militante antiraciste liégeoise et membre du réseau Salariat, une association d’éducation populaire qui milite pour la copropriété d’usage des outils de production et pour le salaire à vie ; travaillleuse de santé elle porte un intérêt particulier à l’articulation travail – politique – santé
Barbara Mourin
Barbara Mourin est thérapeute d’orientation analytique, formée à l’analyse transgénérationnelle et transculturelle et exerce à Mons. Elle a créé en 2007 l’une des six équipes wallonnes spécialisées dans la prise en charge psychothérapeutique des personnes exilées et donne régulièrement des formations. Sa pratique clinique s’appuie sur les outils de l’analyse transgénérationnelle et ceux de la clinique transculturelle. Elle développe une attention aux contextes sociaux et familiaux de ses patient·es.
L’articulation de ce panel est co-pensée par Milady Renoir, co-coordinatrice de la plateforme Exil.s & Création.s en connivence avec Xeno-.
7 juin – 14h- 18h – soins énergétiques par Violaine Le Fur
ONDES
Installation, magnétisme et sono-thérapie expérimentale
Dans le cadre du festival Bouture, Violaine Le Fur propose des soins énergétiques individuels au sein d’une installation immersive. Celle-ci intègre sons, éléments végétaux et minéraux pour favoriser l’ancrage et la relaxation.
Violaine Le Fur
Violaine Le Fur développe une pratique artistique nourrie de voyages et de rencontres, en explorant la dimension thérapeutique de l’art. Elle réalise des films, compose de la musique et propose des soins énergétiques fondés sur le magnétisme.
Une pratique héritée de sa grand-mère bretonne sourcière et de son grand-père bamiléké chef coutumier et voyant. Elle est influencée par Pierre Capelle, un vieux guérisseur français à qui elle consacre un film. Engagée dans les enjeux du soin et de la transmission, elle a fondé le collectif Yoke, qui rassemble une communauté artistique diasporique, internationale et solidaire.
7 juin – de 14h00 à 18h00 Fabrication d’huile de noix de coco – Jasmine Goulam
Cet atelier propose une immersion dans la fabrication artisanale de l’huile de coco, reconnue pour ses propriétés hydratantes, apaisantes et cicatrisantes. Destiné à toute personne souhaitant découvrir des soins naturels pour la peau, il met l’accent sur les bienfaits de l’huile de coco dans le traitement des peaux sèches, sensibles, sujettes à l’eczéma ou en phase de cicatrisation. À travers une approche à la fois théorique et pratique, les participant. es apprendront à extraire et transformer la noix de coco en huile pure, tout en explorant différentes manières de l’utiliser dans une routine de soin. L’atelier sera aussi l’occasion d’échanger sur des pratiques de bien-être inspirées des médecines traditionnelles notamment Malgrache et des alternatives naturelles aux produits industriels.
Chaque personne repartira avec son propre pot d’huile de coco fabriquée sur place.
Jasmine Goulam
Jasmine Goulam est une femme forte, au cœur immense et au rire contagieux. Son cœur est assez grand pour y garder tous les trésors malgaches et y accueillir les découvertes belges. Pourtant la Belgique n’a pas toujours été accueillante avec elle, sans pour autant entacher son sourire. Bref, Jasmine, tout le monde la connaît et on aime la voir partout ! Chaque jour, elle partage avec générosité ses conseils tirés de son vécu de femme exilée, de mère de trois enfants, et ses précieux savoirs ancestraux. Elle est une ambassadrice du Centre Exil avec lequel Xeno- a travaillé à différentes reprises.
7 juin de 14h à 17h – massage littéraire
avec Julie Lombe, Raïssa Yowali
Séances de lecture durant laquelle vous êtes bercé·e par les mots de l’artiste lus à l’oreille et les mains de votre thérapeute imprimant une chorégraphie inédite sur le visage, le crâne et les épaules. Pour un rapport physique aux mots, une approche exclusive et immersive de la poésie ; un voyage sensoriel inédit.
Julie Lombe
Julie Lombe est slameuse depuis 2015. Elle est membre du collectif de poétesses L-slam. Elle remporte le prix littéraire Paroles Urbaines en 2019, est finaliste du Championnat Européen de Slam en 2020 en Slovénie, du Festival International de Slam Poésie d’Acadie en 2021 et des Joutes poétiques de Granville en 2023. Sa poésie puissante est éditée par Maelstroem (Kuïr), Bleu d’Encre (Tête bêche) ou les Midis de la poésie (En Lettres Noires). Julie Lombe déploie aussi son écriture dans le roman, l’essai et les outils pédagogiques, dont La méthode slam ! Ecrire pour dire paru aux éditions du Pétrichor. Elle est formatrice et elle anime avec passion des ateliers d’écriture slam, des master classes et des formations de formateur·ices en Belgique, en France et au Canada. Elle performe cette année le spectacle Pauvre Fille ! en duo avec la musicienne Sara Machine.
Julie Lombe est également thérapeute depuis près de 15 ans. Elle est à la tête de Rituel, une adresse à son image, métissées, où se pressent artistes et sportif·ves, étudiant·es ou chef.fes d’entreprise, communauté queer et bourgeoisie. Son massage signature, le massage Congo, l’emmène jusqu’au championnat du monde de massage en 2018.
Raïssa Yowali
Raïssa M’bilo (Raïssa Yowali) est une artiste, dramaturge, journaliste culture et programmatrice de festival belgo-congolaise. Elle est née et vit à Bruxelles.
Juriste de formation, elle se spécialise en médiation, travaille un temps dans le milieu associatif avant de se tourner vers la scène et l’écriture. Elle continue de s’engager pour la justice sociale et la lutte contre les discriminations.
7 juin – de 14h à 18h – atelier de couture et d’écriture participative
L’Atelier des Grandes et Petites Tailleuses est un atelier des coutures un samedi sur deux à l’Occupation du Bonheur à Forest.
Durant le festival Boutures, les occupantes proposent une table de couture et d’écriture participative sur base des revendications des femmes sans papiers (en écho au travail réalisé par Xeno- & Habitant·es des images: habitants-des-images.be/les-femmes-dexil-se-mobilisent/.)
Raccommoder, tramer, découvrir l’envers de réalités, froncer, piquer de points invisibles et d’appuis pour négocier une solidarité concrète.
Dons de tissus, fils et matériel de couture bienvenus.
L’animation sera assurée par Leticia Assemien, responsable de l’Occupation et Milady Renoir, poétesse voisine solidaire.
L’occupation du bonheur
L’occupation du bonheur c’est une cinquantaine de femmes, avec leurs enfants, ayant investi un immeuble inoccupé sur la chaussée d’Alsemberg. Leur objectif : visibiliser leur lutte et dénoncer des conditions de vie jugées inhumaines.
En plus de répondre au besoin premier d’avoir un toit sur la tête, l’Occupation du bonheur souhaite alerter sur la précarité extrême dans laquelle vivent de nombreuses personnes sans titre de séjour en Belgique.
– L’État belge doit garantir le droit au logement à toutes les femmes sans-papiers.
– L’État belge doit garantir que les femmes sans-papiers puissent porter plainte à la police sans risque d’être arrêtées.
– L’État belge doit reconnaître la vulnérabilité des enfants et donc permettre aux mères sans-papiers de percevoir des allocations familiales suffisantes et d’avoir accès à tous les services – publics gratuitement.
– L’État belge doit permettre le regroupement familial sans condition pour les enfants nés ici ou restés au pays afin de garantir leur sécurité.
– L’État belge doit changer la politique de regroupement familial pour les partenaires. Elle est intrusive et renforce les rapports de pouvoir.
– L’État belge doit garantir l’accessibilité à des formations professionnelles et aux visas de travail pour toutes les femmes sans-papiers.
Cette occupation est une réponse collective à l’injustice et à l’invisibilisation. L’absence de statut légal les prive d’accès à un logement stable, à un emploi déclaré ou encore à des soins adéquats. Elles dénoncent notamment l’emprise des marchands de sommeil et les expulsions brutales qui les poussent régulièrement à la rue. « Sans droits, nous sommes exposées à toutes les formes d’exploitation ».
7 juin – de 17h30 à 19h
discussion entre Françoise Vergès et Faïza Hirach
Corps et âme : champs de bataille du capitalisme racial
La discussion entre Faïza Hirach , professionnelle de la santé et syndicaliste de lutte et Françoise Vergès , historienne et politologue féministe, antiraciste et décoloniale s’engagera sur les effets du racisme, du sexisme, du classisme et du capitalisme sur les corps et sur les esprits, effets entrecroisés avec la vision totalitaire de la santé et de la santé mentale, ainsi qu’avec la déliquescence des droits des patient·es et des soignant·es. Entre la pathologisation des effets des violences sur le psychisme et l’injonction faite aux praticien·nes de devenir des petits soldats·es du libéralisme triomphant, un état des lieux de ces terrains mal connus et des enjeux de terreaux d’organisation de défense seront évoqués.
Françoise Vergès
Françoise Vergès (Réunion/France), politologue, féministe antiraciste et décoloniale, curatriuce indépendante, est actuellement Senior Fellow Researcher, Sarah Parker Remond Center for the Study of Racism and Racialization, UCL, Londres. Dernière publications: Making the World Clean. Wasted Lives, Wasted Environment and Racial Capitalism (2024) et Programme de désordre absolu. Décoloniser le musée (2023).
Faïza Hirach
Militante antiraciste liégeoise et membre du réseau Salariat, une association d’éducation populaire qui milite pour la copropriété d’usage des outils de production et pour le salaire à vie ; travaillleuse de santé elle porte un intérêt particulier à l’articulation travail – politique – santé
7 juin – de 19h30 à 20h30 – performance – poésie
Lecture performée de Julie Lombe
Une lecture-soin poétique où le public est amené à être acteur.ice de la performance.
Chaque soir, dans son carnet, Julie Lombe dépose le poids des récits et des corps venus s’allonger dans son cabinet de soins. D’odes aux corps nus à la brutalité de l’actualité, de descriptions cliniques en traits d’humour, de la recherche de sens au cynisme le plus profond, ces notes poétiques sont aussi le miroir de la fatigue de compassion dans laquelle elle plonge insidieusement. Fragment après fragment, les fils narratifs du care affectif et du care de services s’entrecroisent pour former un récit contemporain où tissu épithélial et tissu social ne font plus qu’un.
Performance – poésie de Selim-a Atallah Chettaoui autour de son livre au pieu
Réveil, café, pieuter – comme un métro, boulot, dodo en huis clos. Au pieu souligne la difficulté de se mouvoir parfois, la sensation de s’engluer dans sa propre existence. Agir n’est pas si facile quand les murs semblent se refermer sur nous, quand les obstacles semblent infranchissables… Alors on tente de prendre de bonnes résolutions : aujourd’hui, on fait les choses bien. On se couche tôt, on mange sainement, on range, on nettoie, on arrête le café et la clope… Alors tout ira mieux, on pourra se mettre au travail, on pourra mieux faire… Mais comment tenir quand l’appel du « pieu » est plus fort ?
Le texte est un huis clos qui plonge dans les méandres du doute d’être, quitte à s’y perdre. Entre lecture d’extraits et commentaires élaborés en marge du livre longtemps après l’avoir écrit, cette performance narrative viendra chercher du sens dans ce qui s’est joué, pour tenter de dessiner une autre voie, moins mortifère et qui permet de se sortir plus vite du pieu les jours où on y tombe.
Julie Lombe
Julie Lombe est slameuse depuis 2015. Elle est membre du collectif de poétesses L-slam. Elle remporte le prix littéraire Paroles Urbaines en 2019, est finaliste du Championnat Européen de Slam en 2020 en Slovénie, du Festival International de Slam Poésie d’Acadie en 2021 et des Joutes poétiques de Granville en 2023. Sa poésie puissante est éditée par Maelstroem (Kuïr), Bleu d’Encre (Tête bêche) ou les Midis de la poésie (En Lettres Noires). Julie Lombe déploie aussi son écriture dans le roman, l’essai et les outils pédagogiques, dont La méthode slam ! Ecrire pour dire paru aux éditions du Pétrichor. Elle est formatrice et elle anime avec passion des ateliers d’écriture slam, des master classes et des formation de formateur.ices en Belgique, en France et au Canada. Elle performe cette année le spectacle Pauvre Fille ! en duo avec la musicienne Sara Machine.
Julie Lombe est également thérapeute depuis près de 15 ans. Elle est à la tête de Rituel, une adresse à son image, métissées, où se pressent artistes et sportif·ves, étudiant·es ou chef.fes d’entreprise, communauté queer et bourgeoisie. Son massage signature, le massage Congo, l’emmène jusqu’au championnat du monde de massage en 2018.
Selim-a Attalah Chettaoui
Poète, performeure et chercheure, Selim-a Atallah Chettaoui mêle les langues et les mediums pour expérimenter de nouvelles manières de faire jaillir le poème. Par l’entremise de l’intermédialité et de l’interlangue, iel explore les liens entre identité et actualité sociale et politique notamment au sein du collectif d’écopoésie foehn, du groupe électro-vidéo-poétique Mooja, ou encore dans la plateforme artistique féministe et décoloniale bruxelloise xeno_. Après plusieurs publications en revue et la création d’une autofiction numérique (https://binnelbinin.art/), son premier recueil de poésie, Des odeurs de bretzels de barbecue et de weed est paru aux éditions 10 pages au carré en 2022 et son deuxième livre Au Pieu est paru aux Éditions La Contre Allée en 2025. Adepte de la performance, iel se produit autant dans des lieux d’art et de littérature que lors de scènes ouvertes ou de soirées électro. Ses performances ont ainsi pu être données au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Palais de Tokyo, à la Gaîté lyrique ou à la Bellevilloise.
7 juin de 21h à 22h – performance de Furioza
FURIOZA C’EST UN MANTRA
FURIOZA NOUS INVITE À PLONGER
DANS SON UNIVERS MUSICAL ET VISUEL
QU’ELLE QUALIFIE DE FÉÉRIE ÉPOUVANTE
PAROLES SCANDÉES, ENVOLÉES LYRIQUES
RAPPÉES, CHANTÉES, CRIÉES ET PARFOIS MÊME ELLE DÉ-RAPPE.
THÉÂTRALITÉ MUSICALE PURE ET CRUE,
FURIOZA DÉCLAME CE QUE LA RÉALITÉ
ET LE FANTASME ONT DE BRUTAL ET D’ABSOLU
EN EXACERBANT LES TRAITS DE CETTE TRAGIE-COMÉDIE
DONT NOTRE RÉEL EST FAIT.
C’EST L’EXPRESSION DE LA JUSTE COLÈRE.
« C’EST NE PLUS S’ÉVERTUER À ARRONDIR LES ANGLES.
C’EST NE JAMAIS OUBLIER QUE C’EST CETTE LIMITE
POSÉE LÀ QUI EST ÉMANCIPATRICE.
C’EST LE TRANCHANT DES BLESSURES IRRÉMÉDIABLES.
C’EST LE FRACAS QUI DÉCHIRE L’INNOCENCE
C’EST L’ULTRA-VIOLENCE DE LA RÉALITÉ EXPRIMÉE SANS FILTRE,
AVEC SINCÉRITÉ ET DÉRISION.
C’EST L’EXPRESSION D’UNE PUTAIN DE ROMANTIQUE!
ÉCRITURE, MISE EN SCÈNE, JEU ET MUSIQUE FURIOZA
Furioza
Compostrice, autrice, productrice/Dj et interprète.
Réalisatrice – Monteuse – Danseuse –
Passionnée par l’image, la performance et la
corporalité expressionniste. Elle se déploie sous de
multiples identités et alter-egos. Des arts vivants à
la production audio-visuelle, pour elle, tous ces
modes d’expression se complètent et ne peuvent
être dissociés. Elle nous plonge dans son univers
musical et visuel qu’elle qualifie de féérie
épouvante.
7 juin – de 22h00 à minuit
Dj Bo Meng
Bo Meng est une DJ noire et queer qui se distingue en faisant tourner un large éventail de sons créés exclusivement par des artistes d’origine noire. Depuis qu’elle s’est imposée en tant qu’artiste sur la scène nocturne bruxelloise, elle est apparue dans des festivals tels que Rock Werchter, Couleur Café et Les Ardentes. Elle s’est également distinguée dans des lieux comme le Botanique, le Beursschouwburg et le Kiosk Radio avec son mélange caractéristique d’afrobeats doux, de dancehall rebondissant *et* de house électrisante. D’origine congolaise, Bo Meng revendique fièrement son héritage tout en vous invitant à danser et à découvrir les bienfaits des sons de son pays et des riddims de la diaspora.
«Ici sont les lions» est une librairie « éphermanente » située à Bruxelles. C’est une librairie multilingue (une quinzaine de langues) consacrée aux littératures africaines et diasporas africaines (Afrique, Caraibes, etc), mais aussi aux littératures autochtones…. Située au 180 Rue Haute, cette librairie est ouverte du mardi au dimanche. Elle se veut un lieu de rencontre pour les passionné·es d’Afro-Lit, proposant une sélection soigneusement choisie d’ouvrages explorant les récits africains et les thématiques culturelles qui y sont liées. Sa présence témoigne d’une initiative culturelle dynamique visant à mettre en avant des voix littéraires diversifiées au sein de la communauté. En plus d’enrichir le paysage littéraire bruxellois, cette initiative contribue à une meilleure reconnaissance de la littérature africaine et de son apport au discours littéraire mondial.