théâtre de 4 mains / le projet cryotopsie
les 8 et 10 avril à 10h30 et 19h00
le 9 avril à 13h30
le 11 avril à 10h30
pour tous·tes à partir de 9 ans
« L’histoire de l’humanité a commencé par une grande migration. Nous nous sommes répandus à travers le monde. Puis, nous avons construit des campements permanents et nous sommes devenus sédentaires. L’Homo Sapiens a alors inventé la frontière. Et au 19ème siècle, il a créé le fil de fer barbelé ».
Naviguant entre univers décalé et réalisme, entre objets et humains, le spectacle FRONTERA tente de dépeindre le système mondial actuel tout en racontant, de manière détournée et collective, l’histoire de Mohammed, un comédien sans papier qui, tentant de fuir un pays ruiné par la guerre, a intégré ce projet.
Un spectacle qui a pour but d’éveiller le jeune public à une réflexion sur l’essence même des frontières et de lui offrir l’occasion de donner un visage et une voix à toux·tes ces personnes qui quittent leurs pays.
Nous qui passons des frontières sans même y penser, réalisons-nous l’injustice que cela représente pour d’autres qui y meurent chaque jour ?
Le projet FRONTERA est né d’une rencontre : celle de nos deux compagnies avec un demandeur d’asile irakien, Mohammed Al Mafrachi. Cet homme de 36 ans, arrivé d’Irak en Belgique en 2014, nous fascine par son énergie vitale malgré les refus répétés d’asile. Aujourd’hui, Mohammed parle à la fois le français et le néerlandais. Par la découverte du théâtre, en atelier d’abord, puis en tant que professionnel, il a trouvé un sens à sa vie, même « sans papier ».
Notre spectacle est né d’une réflexion sur l’absurdité de ce refus d’asile et sur l’injustice de cette situation. Rassemblant autour de lui sur le plateau trois comédien·nes belges venant des deux côtés de notre frontière linguistique, nous abordons par le théâtre d’objet la question des frontières, leur origine, et la folie de leur déploiement dans le monde d’aujourd’hui. Nous qui passons des frontières sans même y penser, réalisons-nous l’injustice que cela représente pour d’autres qui y meurent chaque jour ? Avec humour, mais parfois avec rage ou colère, naviguant entre univers décalé et réalisme, le spectacle tente de dépeindre le système mondial actuel tout en racontant, de manière détournée et collective, l’histoire de Mohammed. Il tente aussi d’éveiller le jeune public à une réflexion sur l’essence même des frontières.
Si nous avons choisi de travailler avec, et à partir de l’histoire de Mohammed, c’est aussi parce qu’il nous parait important que notre public puisse sortir les personnes ayant un parcours migratoire de leur anonymat, leur donner un visage et une voix, les rencontrer, voir à quel point ces personnes peuvent être porteuses pour notre société.
En plus d’amener les enfants à se poser des questions sur les frontières et ce qu’elles représentent, il nous paraît crucial aussi que les enfants belges ou français d’origines diverses puissent voir sur un plateau de théâtre des comédien·nes issu·es de la diversité, des personnes d’origine arabe ou africaine, prêt·es à témoigner de leur parcours. A l’heure où l’Europe vire à l’extrême droite et que la politique européenne des frontières se déshumanise de jour en jour, assassinant des milliers de personnes, ce spectacle est un cri pour un regard plus humain sur la réalité de l’autre.
Ce spectacle, nous le rêvons comme une rencontre, c’est pourquoi nous mettons l’accent sur les bords de scène après chaque représentation, comme premier prolongement du spectacle.
« Notre compagnie, créée à Bruxelles en 1984, s’est installée en 1989 dans l’est du Brabant wallon, à Beauvechain dans une ancienne salle de village où, en parallèle des tournées, nous nous sommes enraciné·es entrainant dans l’aventure théâtrale des centaines d’enfants, ados et adultes. Si, historiquement, nous étions spécialisé·es dans la marionnette, nous sommes aujourd’hui en recherche constante de nouvelles formes qui permettent à la marionnette, l’objet et l’acteur·ice de se déployer.
Nous sommes un théâtre profondément humaniste qui se place à la hauteur du regard de l’enfant et tente de venir le chercher en tant que citoyen du monde, tout en laissant passer un second degré de lecture qui touchera l’adulte également.
Soucieux·ses du chemin que fera le spectacle auprès des spectateur·ices, nous proposons autour des créations, des bords de scène, des animations et des outils proposant des informations ou des pistes de réflexion. »
Le Théâtre des 4 mains
« Le Projet Cryotopsie a été fondé en 2005 par Alexandre Drouet. Notre nom vient de la fusion des mots « cri » et « autopsie » constituant presque à lui seul un manifeste artistique : la recherche d’un théâtre mêlant expression viscérale et une nécessaire analyse objective.
En 2012, nous créons Happy Slapping de Thierry Janssen, l’histoire d’ados qui commettent un massacre dans une école. C’est un tournant dans notre histoire. Le spectacle se joue souvent en scolaire et les bords de scène avec les élèves nous donnent envie de nous lancer dans le théâtre jeune public.
Autre jalon important : en 2021 nous rédigeons une charte de production dans laquelle nous nous engageons sur toute une série de points : parité hommes-femme, égalité salariale, sérénité du cadre de travail, vigilance écologique … »
Le Projet Cryotopsie
Écriture : Alexandre Drouet
Mise en scène : Marie-Odile Dupuis et Alexandre Drouet
Interprètes : Mohammed Al Mafrachi, Louison de Leu, Gloria Boateng, Jérôme Poncin
Scénographie : Rachel Lesteven avec l’aide de Noémie Warion et Marie Kersten
Costumes : Marie Kersten
Constructions : François De Myttenaere
Création des éclairages : François De Myttenaere
Régie : François De Myttenaere et Eddy Munyaneza
Musiques originales : David Mendez
Ambiances sonores : Donald Béteille
Photos : Ger Spendel
Soutien : les Centres culturels de Braine l’Alleud et de Beauvechain (Be), Shelter Prod, tax shelter.be, ING, le Tax Shelter du Gouvernement Fédéral Belge, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Province du BW