hippocampe
lylybeth merle
du 3 au 6 octobre à 20h00
le 7 octobre à 18h00
« Hippocampe, c’est la rencontre du théâtre et du cabaret, la rencontre de mes deux familles. C’est une expérience sensible, pour s’extraire du monde et prendre soin l’un·x·e de l’autre. C’est l’aventure de onze alter ego qui naissent et s’affirment côte à côte. Sur scène, Drag queens, kings, queers et créatures en tout genre rassemblent leurs énergies transformatrices pour provoquer la norme et briser nos carcans. Iels racontent leur chemin, recouvrent leurs cicatrices de paillettes pour les magnifier, et puisent dans leur vulnérabilité une nouvelle puissance créatrice. C’est la révolte de celle·ux qui s’autorisent à faire ce qu’iels aiment au plus profond d’elle·ux. Et à l’assumer jusqu’au bout. »
Lylybeth Merle
À travers les notions de care et d’empouvoirement, cette recherche performative sur le pouvoir de la douceur puise dans les codes du théâtre et du cabaret pour transformer la scène en un refuge caché et fabuleux, une bulle de rêves, de rires et de magie, qui nous offre un message rempli d’amour, de bienveillance, d’acceptation de soi et des autres.
Emmener le public sur un chemin de guérison
« Pendant vingt-huit ans, j’ai été assigné garçon. J’ai construit une suite de structures sociales découlant de cette assignation, restant alors sourde à ce qui vibrait en moi. Aujourd’hui, je porte mon nouveau nom, Lylybeth, et le pronom « elle ». Par là, j’ai entamé un chemin de guérison, mon voyage.
Depuis plusieurs années, j’aime travailler sur le décloisonnement des genres, et notamment avec l’univers du cabaret et des artistes drag. Les artistes drag sont porteur·euses de messages d’acceptation et d’amour envers soi et envers les autres. I·elles sont une provocation à la norme : i·elles transcendent le genre, vont au-delà du cadre imposé par la société, se révoltent contre les carcans. I·elles incarnent un message universel : « je vais faire ce que j’aime au plus profond de moi et je vais l’assumer jusqu’au bout », jusqu’à en devenir magnifique.
Cette rencontre avec le monde des artistes drags m’a confrontée à une vérité qui guide aujourd’hui mon travail : nous ne vivons pas dans une réalité mais dans une Fable. Elle est faite d’histoires et de représentations binaires et dualistes : bien/mal, humain/nature, masculin/féminin, homme/femme, hétéro/homo, clair/obscur, blanc/noir, esprit/corps. Des oppositions qui amènent à des hiérarchies de valeurs et à la soumission de celle ou celui qui sera considéré·x·e comme l’inférieur·x·e.
Faire du drag a ouvert mon regard et mon esprit. Cela m’a permis de me mettre à distance des diktats imposés, de comprendre les codes, de déconstruire la Fable, et de réfléchir au système dans lequel j’ai grandi et qui m’a blessée. J’ai ainsi créé mon personnage, Dame Lylybeth, une conteuse sensible qui joue sur la mixité des codes de genre et propose un corps à barbe avec du maquillage, des robes, des talons. Un imaginaire qui se réinvente et un être qui se reconnecte à ces émotions interdites pendant l’enfance : être vulnérable, montrer ses faiblesses, parler de ses blessures. Et qui utilise l’apparat des couleurs sur ses ongles, ses paupières pour rendre le monde plus beau.
En 2019, ma participation à une communauté queer et écolo a constitué une véritable révolution pour moi. Celle-ci se fonde sur un mélange de réflexions et d’alternatives politiques, avec enchantement et spiritualité païenne. « Nous réinventons nos noms / nos genres / nos façons de nous habiller. Nous déconstruisons notre langage / apprenons à ne plus l’utiliser pour opprimer / ne plus objectiver l’autre / à écouter vraiment. Nous apprenons le consentement / L’Amour / à remercier la forêt qui nous entoure / la puissance transformatrice de la douceur / à entamer avec nos corps, nos voix et nos cœurs un chant de la vulnérabilité / à faire de la sensibilité notre beauté / nous apprenons que nous ne sommes plus seul· x· e·s. » (notes personnelles, août 2019). J’ai pu goûter à la puissance de la communauté et à son pouvoir guérisseur.
Alors, avec ce spectacle, j’ai envie de proposer une reconnexion. À soi et à l’autre. La reconnexion comme possible chemin de guérison d’une société, d’un monde. J’aimerais donner l’envie aux spectateur·ices de tendre la main à autrui. D’aider. D’oser toucher l’autre, de la·e considérer, d’ouvrir son esprit pour la·e comprendre et non plus simplement la·e juger. M’accepter m’a permis de mieux accepter l’autre. Déconstruire la dualité, c’est ressentir que nous ne sommes qu’UN·X·E, c’est abattre les murs que nous avons construits par peur pour éloigner cell·ui qui est différent·x·e de nous. Alors, en se permettant d’être, allumer le grain de folie chez l’autre. Ne pas rester inerte. Faire. Oser. Oser faire. Oser provoquer. Se rebeller. Se battre pour ce que l’on croit. La joie et l’amour sont exponentielles et rayonnent. J’avance avec l’envie de les transmettre et que tels des ricochets, elles soient ressenties par tous.x.tes et re-partagées. »
Lylybeth Merle
« Je suis est née à Strasbourg en 1991. Après des études en art dramatique à l’INSAS dont je sors diplômée en 2018, j’exerce aujourd’hui comme metteuse en scène, comédienne et performeuse.
Dans mes créations, je mélange librement mes deux amours, le théâtre et le cabaret, alliant l’intime au poétique. Je tourne mes recherches artistiques vers le care pour se reconnecter à soi et au monde, la vulnérabilité comme puissance transformatrice et la transmission des vécus pour se découvrir ensemble.
Issue d’un milieu queer et underground, je tisse des ponts entre différents lieux et différents publics pour recréer un lien trop souvent fragile. Je milite pour la visibilité et les droits des corps LGBTQIA+ et s’entoure pour ses spectacles d’associations qui lui tiennent à cœur (Utsopi,Transkids…). »
Lylybeth Merle
Une création collective portée par Lylybeth Merle
Performances : Blanket La Goulue, Massimiliano Mucedda ; Chaymi Blu, Melissa Diarra ; Drag Couenne, Adrien de Biasi ; Jean Cloud, Laure Lapel ; Dame Lylybeth, Lylybeth Merle ; Mama Tituba, Joy Gervais ; Tea Tree, Marie Burki ; Mario Lapoutre, Anna Solomin ; Jessica Rabote, Médéa Anselin ; Rose Gigot, Zaëll De Coster ; Coucou, Tom Geels
Mise en scène : Lylybeth Merle
Son : Baxter Halter
Lumières : Louis Viste
Scénographie : Camille Collin
Régie générale : Clara Cmb
Collaboration technique et logistique : Anna Solomin
Costumes: Lion Ascendant Connasse
Drag Academy: Blanket la Goulue, Queer Faith And The Many, King Baxter, Rose Gigot, Drag Couenne
Documentaire et vidéo : Élisa Vdk
Développement, production et diffusion : Habemus papam
Remerciements à Guillaume Fooy, Caroline Godart, Ines Isimbi et Camille Khoury
Une création portée par Lylybeth Merle, hébergée par Habemus papam
Coproduction : Théâtre Les Tanneurs (Bruxelles, Be), Théâtre Varia (Bruxelles, Be), la Balsamine (Bruxelles, Be), La Coop asbl et Shelter Prod
Soutien : Fédération Wallonie-Bruxelles-service du théâtre, Commission communautaire française, Échevinat de la Culture de la Ville de Bruxelles, l’Atelier R (Bruxelles, Be), La Roseraie (Bruxelles, Be), Le Tipi (Bruxelles, Be), le Festival Courant d’airs (Bruxelles, Be), Coqu’Arts (Bruxelles, Be), LookIN’OUT (Bruxelles, Be), le Théâtre la montagne magique (Bruxelles, Be), La Bellone (Bruxelles, Be), Factory (Liège, Be), La Chaufferie-Acte1 (Liège, Be), taxshelter.be, ING et Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge
Photo : ©Ichraf Nasri
Samedi 7 octobre à 13h30
Atelier » Queer is the new Care »
organisé par Vulcana
à partir de 16 ans
Attention, places limitées : 12 personnes maximum
réserver par mail à l’adresse : reservation@balsamine.be
Avec cet atelier, Vulcana propose aux participant‧es de se défaire de leurs habits quotidiens et de se laisser guider sur leur « Route du Care ».
» Nous les invitons à se parer (littéralement) d’autres accessoires pour voir le monde avec d’autres lunettes, moins opaques et plus magiques! »
Par groupes de 6, les participant‧es passeront successivement une heure et demies autour d’une partie de « Queezz » et une autre autour d’un atelier d’écriture.
• Le « Queezz » est un jeu de plateau pédagogique (à la croisée entre le jeu de l’oie et le trivial pursuit) autour duquel les joueur‧euses pourront tester leurs connaissances sur la communauté LGBTQIA+ et apprendre à contrer certains discours oppressifs à l’encontre des femmes, des personnes queer et des minorités de genre.
• L’atelier d’écriture travaillera sur la thématique « se rencontrer et se retrouver » et invitera les participant.es à poser les mots pour parler de leur havre de paix ou de leur monde imaginaire.
Exposition « La Route du Care »
Il s’agit d’une exposition itinérante, pédagogique et ludique conçue par l’asbl Vulcana pour rappeler ou faire connaître l’importance des espaces “safer”.
Un parcours initiatique où se mêlent partages d’expériences et apprentissages.
Un lieu de dialogue où les femmes et les personnes issues de la communauté LGBTQIA+ mettent en lumière les oppressions qu’iels subissent au quotidien dans nos espaces publics et privés.
La “Route du Care” sensibilise les moins averti·es, questionne nos systèmes de domination et donne la parole aux personnes qui ont besoin d’espaces “safer” pour vivre mieux et exister sans peur.
Cette exposition a pour but premier de sensibiliser le grand public à la question des discriminations et des violences subies par les femmes et la communauté LGBTQIA+. Considérez-là comme un début de réflexion face à votre environnement et vos comportements personnels..