juliette léonard et corinne maus anon jogar ina bourreira de caroline roche
4 avril à 19h00
Pour la troisième saison consécutive les soirées Jardinières* viennent étendre et entremêler leurs racines et leurs histoires en devenir.
Après Bwanga Pilipili, Nadia de Dyn, Léa Rivière, Lylybeth Merle, Lisette Lombé, Stéphanie Auberville, Marthe Degaille, Laurène Marx, Soa Ratsifandrihana, Samira Hmouda, Hakima Elbouri, Lila Magnin, Ophélie Mac, Gia Abrassart, Aline la Sardine, Casta, Judith Gaillard Hwang, Hélène Pirenne et Z&T, 9 autres fem·mes* viendront rejoindre la Gang des Jardinières* cette saison et partager avec vous, leurs histoires, leurs expériences, leurs imaginations et leurs intimités lors de trois nouvelles soirées pensées comme des moments susceptibles de créer des archives et des mémoires vives, sécantes et plurielles. De rendre compte de passés, de présents et de futurs botaniques.
Pour cette 9ème édition, nous recevrons Juliette Léonard, réalisatrice et monteuse, qui sera en conversation avec Corinne Maus, architecte au Service Général des
Infrastructures Scolaire Subventionné de la Fédération Wallonie Bruxelles.Etant maman de deux enfants Dys, Corinne échangera avec Juliette sur son expérience vis-à-vis des troubles de l’apprentissage et de leur prise en charge. Leur rencontre sera suivie du spectacle Anon jogar ina bourreira de Caroline Roche
19h : discussion entre Juliette Léonard et son invitée Corinne Maus
20h30 : Anon jogar ina bourreira ** de Caroline Roche
** Nous allons jouer une bourrée
* s’identifiant en tant que fem·me/jardinière.
Jardinières* est soutenu par la COCOF.
Juliette Léonard est réalisatrice et monteuse. Après des études universitaires en France, au Canada et aux Pays-Bas, elle rejoint l’INSAS en section montage en 2019. Très portée sur le documentaire, elle expérimente plusieurs formes pour parler de sujets de société sérieux en essayant d’utiliser l’humour pour se faire entendre. Dernièrement, elle a réalisé le court-métrage Ride du Lion et Pattes d’Oie dans lequel elle questionne le regard que porte la société sur le vieillissement féminin. Aujourd’hui, elle s’attaque à un tout autre sujet avec un film sur la prise en charge des troubles de l’apprentissage en milieu scolaire.
« Je m’appelle Corinne Maus, je suis née le 11 août 1973 à Namur. J’ai grandi
dans une famille classique en compagnie de mes deux frères. Nos parents nous
ont éveillés à énormément de choses et transmis le goût de la culture. Très jeune, j’ai développé des troubles de l’apprentissage bien qu’à l’époque,nous ne recevions pas cette « étiquette ». Mes parents ont néanmoins tout fait pour que je reste dans l’enseignement classique.
Après un parcours scolaire très laborieux, j’ai trouvé ma voie dans le dessin
d’architecture. Celle-ci s’est concrétisée en 1998 par la réussite de mes études d’architecte (bac +7).
Après avoir exercé dix ans comme indépendante, j’ai choisi de rentrer dans les services publics. Je suis actuellement architecte au Service Général des
Infrastructures Scolaire Subventionné de la Fédération Wallonie Bruxelles
(F.W.B.). Un beau petit pied de nez finalement !
Aujourd’hui, je suis maman de trois garçons : Simon (21 ans), Mathieu (17 ans) et Jonathan (13 ans). Mes deux fils cadets ont également des troubles « dys » : principalement la dyslexie et la dyspraxie. Je vis donc au quotidien non seulement avec mes troubles, mais aussi avec les leurs. Le « combat » continue donc avec eux mais avec, cette fois-ci,l’apport de mon expérience et de mon vécu. Entre force et faiblesse, nous essayons de traverser ce monde remplit de codes et de règles. »
Corinne Maus
Anon jogar ina bourreira*
*Nous allons jouer une bourrée
Caroline Roche
S’aventurant hors du Cantal avec leurs bourrées, une danseuse contemporaine et un cabrettaïre s’invitent sur scène. Fille et père. À travers une démarche créative et expérimentale, ils viennent en duo interroger et jouer avec le geste traditionnel pour voir jusqu’où la bourrée résiste.
« J’ai longtemps eu un peu honte de danser la bourrée, particulièrement le milieu classique de la danse.
Associer « la bourrée » à « la scène » rappelle le folklorisme, mal perçu, tant dans le monde institutionnel de la danse que dans les milieux du bal, où elle est dansée pour le plaisir, loin des podiums et des défilés de fêtes patronales. D’un côté on regarde avec condescendance des chorégraphies qui s’inscrivent dans une société populaire et rurale. D’un autre côté, on déplore les erreurs historiques et le déplacement d’une pratique sociale vers une pratique spectaculaire, souvent vitrine factice d’un passé réinventé.
Aujourd’hui, danseuse contemporaine, à la recherche des danses, des chants, des musiques et de la langue de mes racines culturelles occitanes, j’ai puisé dans les archives de mon corps pour retrouver cette bourrée, la questionner, l’enrichir, la revisiter, et l’inviter sur scène, aux côtés de mon père, musicien classique et cabrettaïre traditionnel.
Mon désir est de déployer une bourrée profondément contemporaine, source d’émancipation.
Anon jogar ina bourreira est ma première création chorégraphique. Je la pense comme la première d’un triptyque qui composera une trilogie occitane intitulée ARS’ VOLCANA – la volcane brûlée en occitan. C’est un duo avec mon père, Jean-François Roche. Tout comme dans mon parcours de danseuse, cohabitent dans son parcours de musicien pratiques classiques et contemporaines au saxophone, son instrument de spécialisation, et pratiques traditionnelles, avec la cabrette et l’accordéon qu’il joue depuis l’enfance. Originaire du Cantal, c’est lui qui m’a transmis la culture occitane et par son intermédiaire que j’ai rencontré la tradition orale. Alors en pleine recherche sur mes racines culturelles occitanes, cette collaboration artistique s’est imposée et a constitué le point de départ du travail.
La trilogie ARS’VOLCANA sera dans le futur complété par un solo polyphonique dansé avec pédale loop (Borrei’Loop) et un quatuor sur l’appel (Sob’la plaça). »
Caroline Roche
Chorégraphie, interprétation : Caroline Roche
À la cabrette : Jean-François Roche
Regards extérieurs : David Ramalho et Dounia Dolbec
Son : Henrique Pizarro
Lumières : Judith Gaillard
Mentor : Ayelen Parolin
Pieds de cabrette : Bernard Blanc, Marcel Nigou
Facteur de cornemuse : Serge Durin
Crédits photo : Arthur Chevallier
Captation vidéo : Arthur Chevallier
Avec le soutien du Centre Chorégraphique Charleroi Danse, l’INSAS, La Cambre et Bodies in Space
Pour cette soirée, nous aurons la joie d’accueillir Set2Table. Un projet culinaire deSimeon Drotulers, Max Ricat et Merlin Tessier.
En collaborant avec des acteurs locaux, SET2TABLE explore les dimensions sociales et géographiques de l’alimentation, faisant de la nourriture un outil pour rassembler et interroger nos pratiques culturelles.
Entre deux bouchées et trois traits d’esprit, entre une lecture digeste et une discussion indigeste, entre l’art du pinceau et celui du pince-fesses, nous mijotons des instants aussi uniques qu’un soufflé bien monté, à la
croisée de l’art, de l’hospitalité et de ce noble combat : remplir les assiettes avant les musées.