si tu continues comme ça…

rémi faure-el bekkari

Du 30 octobre au 1er novembre et du 4 au 8 novembre à 20h00
Le 4 novembre à 10h30

une coprésentation les halles de schaerbeek et la balsamine
25
26
création théâtre stand-up

« Si je continue à essayer de rester dans des cases, de correspondre, de vouloir faire partie du groupe… Je vais crever. Alors plutôt que de décéder, je me suis dit qu’écrire un seul en scène serait une option moins dramatique. » Rémi Faure-El Bekkari
Pour sa toute première création, Rémi Faure-El Bekkari présente un spectacle qui mêle les arts du stand-up, du théâtre et de la poésie et qui s’interroge sur « l’identité ». Multiple, évidemment. Fluide, heureusement. Paradoxale, souvent. Contraignante, parfois. Émancipatrice, à l’occasion. Violente, trop souvent. Réconfortante, quand il le faut. Drôle, toujours.
Entre danger néo-fasciste et hypocrisie de la « bourgeoisie de gauche », peut-on s’extirper des places qu’on nous assigne ? Peut-on se défaire du regard des autres ? A-t-on réellement la possibilité de changer ?
Un premier projet qui s’annonce comme une comédie expérimentale à la fois tendre et sans concessions. Bizarre, assurément, puisqu’après tout, c’est ce que nous sommes.

note d'intention

« Vous demandez : Que pouvons nous faire pour vous? Vous ne pouvez rien faire pour nous tant que vous resterez chacun le représentant de la société normale, tant que vous vous refuserez a voir tous les désirs secrets que vous avez refoulés. Vous ne pouvez rien pour nous tant que vous ne faites rien pour vous-même. »
Extrait du Rapport contre la normalité – Front homosexuel d’action révolutionnaire (1971)
« Aucun homme ne parvient à se hisser à la hauteur des standards patriarcaux
sans s’engager de manière permanente à pratiquer la trahison de soi »
La volonté de changer – Bell Hooks
Ce projet est l’histoire tragique et drôle d’une vie banale.
Son point de départ est une phrase qui surgit dans mes toilettes il y a un peu plus de deux ans : « Si tu continues comme ça, tu vas crever ». Ce n’était pas la voisine, dieu ou la dernière chanson de Marc Lavoine, mais ma conscience me mettant face à une réalité. Ma vie ne me convenait tout simplement pas.
« Si tu continues comme ça… » re-surgissait désormais régulièrement dans différents aspects de ma vie : mon couple, ma sexualité hétérosexuelle, mon métissage white-passing et parfois même dans mon travail pourtant constamment accompagné du mot passion.
Au bord d’une dépression imminente et avec l’envie de se foutre en l’air, il était temps de comprendre ce qui m’avait amené dans cette impasse et de me poser la question : qui je  suis et qui je veux être vraiment ?
Il se trouve que j’incarne parfaitement l’homme hétéro-blanc-cis-genre. Cela définit (visiblement) ma personnalité, mon corps et ma pensée. Pourtant, mon histoire est faite de métissage, de violence masculine, de bisexualité interdite. Tout dans mon histoire et mes désirs entre en contradiction avec cet idéal patriarcal que je représente. Que s’est-il passé ? Pour répondre à cette question, ce projet prend d’abord la forme d’une enquête. Dépassant la simple exploration d’identité, il s’agit d’un exercice d’auto-analyse et d’autocritique des conditionnements et impostures de notre société contemporaine. Ce n’est pas le spectacle d’un héros et de sa bonne conscience. C’est l’aveu et l’exploration d’expériences honteuses se trouvant dans l’angle-mort. Cet échec intime est le point de départ d’une réflexion et l’espoir d’un changement individuel.
Mais ensuite… qu’en est-il de la possibilités d’un changement collectif ?
En faisant du théâtre, je me suis confronté à un nouveau milieu social, de nouvelles références culturel, une nouvelle façon de penser, il à fallu se déconstruire. C’était nécessaire pour moi-même et pour les autres. Mais cela ne s’est pas fait sans difficultés et sans paradoxes dans un milieu traversé par les contradictions bourgeoises et le snobisme.
En effet, ayant grandi dans un quartier populaire de Marseille où le théâtre sont les spectacles de comédie à la télé et les sketchs à la radio sur Rire et Chanson je ne me suis pas toujours senti à ma place. J’ai eu besoin de m’éloigner du « beau théâtre » pour me reconnecter à un rapport plus intime, plus personnel à la scène. J’ai eu besoin de retourner vers le stand-up. Ce faisant, je souhaitais aussi questionner les rapports existant entre ces deux formes artistiques, mesurer la distance qui existe entre le comédie-show et le théâtre, mesurer la distance qui existe entre ces différentes classes sociales. Tout a coup, l’émancipation personnelle semblait ne plus suffire à me libérer tout à fait. C’est là que j’ai voulu interroger la dimension matérielle et collective de cette révolution intime.
Ce seul en scène est construit à la croisé des chemins, à travers la complexités des identités, la frontières qui sépare différents milieux, la distances entre diverses formes artistiques, entre expérimentation scénique, pensée queer-feministe et aussi comedy-club.
Ce spectacle est la volonté de s’émanciper de soi-même tout en dénonçant une génération réactionnaire, coincée dans ses certitudes et représentante d’un monde qui collapse. Je veux lui confronter une génération qui arrive, à qui on a légué un héritage trop lourd mais qui se révolte comme elle peut, parfois de manière maladroite, en ré-inventant son langage, ses gestes, avec une radicalité et un humour souvent nécessaire pour changer de paradigme.»

Rémi Faure-el bekkari

biographie

« Dans mon souvenir, c’est la nuit. Du haut de mes 15 ans, au 10ème étage d’une cité marseillaise, je passe délicatement la balustrade… Je ne saute pas. Mais je décide deux choses : entrer en rupture avec ma famille et rétablir le dialogue avec moi-même.
Spoiler : je n’y suis jamais arrivé.
Après des études médiocres et une formation professionnelle de technicien du son, j’ai intégré l’E.S.A.C.T. par hasard en passant le concours en tant que réplique d’une amie comédienne. Lauréat en 2017 d’un Master (mes parents ne m’ont pas cru), j’ai joué dans J’abandonne une partie de moi que j’adapte de Justine Lequette, Laboratoire Poison d’Adeline Rosenstein ou encore Lucifer d’Antonio Carmona et Melissa Zehner. J’ai aussi commencé le stand-up depuis trois ans sous le nom de ma mère (Rémi El Bekkari), je suis également auteur-compositeur d’un groupe de musique où je suis tout seul (https://soundcloud.com/super-violet).
Ce spectacle s’inscrit pour moi dans un désir de rupture avec ma pratique en me réappropriant le théâtre à ma façon, plus en phase avec le contexte social dans lequel j’ai grandi et plus proche de mes luttes intimes. Ce projet est un moyen pour moi de donner une voix à ces trous dans la logique, à cette colère sourde dans ma tête. L’écriture de stand-up me permet de créer avec le public une conversation fantasmée que je n’ai jamais eue avec ma famille, avec les gens de mon quartier, avec moi-même. Ce projet sera donc la poursuite de cette intention d’adolescent : rétablir le dialogue. »
Rémi Faure-El Bekkari

distribution et crédits

Écriture et jeu : Rémi Faure-El Bekkari
Mise en scène et dramaturgie : Étienne Blanc, Anna Solomin-Ohanian et Josepha Sini.
Regard extérieur : Hanna El Fakir
Création lumières : Hugues Girard
Reprise de régie : Jeanne Laffargue
Costume : Rémi Vergnanini
Remerciements chaleureux : Victorine Ariste-Zelise, Jeanne Berger, Fanny Cuvelier, Mégane Kergoat, Benjamin Lichou, Lorenzo Mancini, Taïla, Laura Ughetto, Sara Selma Dolores et ma psy.
Présentation : les Halles de Schaerbeek (Bruxelles, Be), la Balsamine (Bruxelles, Be)
Production déléguée : la Balsamine (Bruxelles, Be)
Coproduction : la Balsamine (Bruxelles, Be), Les Halles de Schaerbeek (Bruxelles, Be), Théâtre l’Aire Libre (Saint-Jacques-de-la-Lande, Fr)
Soutiens en résidence : Maison Poème (Bruxelles, Be), Fabrique de Théâtre (Frameries, Be), le Bamp (Bruxelles, Be), Maison de la culture de Tournai/maison de création (Be), Théâtre de Namur (Be), Le corridor (Liège, Be), Festival de Liège / Manège Fonck (Be) Soutien : Fédération Wallonie-Bruxelles, Service général de la Création artistique – Service du Théâtre.
Ce projet est soutenu par le réseau R.O.M (Residencies On the Move) au Théâtre l’Aire Libre (Saint-Jacques-de-la-Lande, Fr) sur invitation de la Balsamine (Bruxelles, Be).
Le réseau R.O.M est soutenu par l’Union européenne dans le cadre du programme Creative Europe, le Conseil des arts de Montréal et le Conseil des arts et des lettres du Québec.
Photo : © Nour Beetch

groupe de parole avec Bi Pan Bxl - le 1er novembre de 16h30 à 18h30

Le 1er Novembre de 16h30 à 18h30
Cercle de parole avec Bi Pan Bxl

Pour qui ?
Pour les personnes :
– Bi/pansexuelles
– Bi/panromantiques
– En questionnement, c’est-à-dire les personnes qui ne sont pas sûres d’être gay, bi/pan, les.bi.ennes ou encore hétérosexuelles
– Asexuelles et/ou aromantiques
– Qui ne souhaitent pas se définir mais expérimentent une certaine fluidité dans leur sexualité
– Toutes les identités de genre sont les bienvenues

Inscription en ligne par ici
Prix : gratuit.
Nombre de participant·es : limité à 12 personnes.

atelier sur la tactilité et les masculinités avec andrée chapatte - le 6 novembre à 15h

Durée / Duration : env. 4 heures / approx. 4 hours

Facilitateur / Facilitator : Andrée Chapatte, artiste et thérapeute de pédagogie perceptive

Reconnected est proposé dans le cadre des activités de Liminal, une association basée à Bruxelles qui œuvre à déconstruire le patriarcat, promouvoir la justice de genre, et créer des espaces où les normes toxiques autour des masculinités peuvent être explorées, interrogées et transformées.

Cet atelier crée un espace sûr et intentionnel pour les hommes, afin d’explorer la tactilité et de dépasser l’inconfort lié au toucher entre eux.

Il invite à questionner les normes héritées autour des masculinités et de la connexion physique, ouvrant une voie vers des relations plus authentiques et solidaires.

L’atelier s’adresse principalement aux hommes (compris ici comme toute personne dont l’identité ou l’expérience de vie a été façonnée, à un moment donné, par les masculinités) mais il accueille également des femmes qui comprennent que la priorité reste aux hommes d’explorer ces dynamiques entre eux.

À travers des exercices de mouvement, des interactions guidées et des temps de réflexion, les participant·e·s explorent leur rapport aux sensations corporelles. Ce processus permet de développer une pratique qui affine l’écoute de leurs besoins, intuitions et limites, tout en questionnant les schémas anciens qui ne leur appartiennent peut-être pas.

Ancré dans une pédagogie perceptive, l’atelier propose des outils concrets pour aborder les sensations et les émotions avec plus de clarté au quotidien. En affinant leur capacité à ressentir et à faire confiance à l’intelligence intuitive du corps, les participant·e·s cultivent un ancrage qui soutient leurs choix et enrichit leurs relations avec eux-mêmes et avec les autres.

Gratuit

Inscription en ligne par ici