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trouble #12

chronohacking
emma bigé, ife day, cy lecerf maulpoix, a. livingstone, dénètem touam bona

vendredi 21 avril de 9h30 à 18h00

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Piratons les horloges !

À l’heure où les rythmes même de notre quotidien sont morcelés, déstabilisés, précipités ou suspendus. À l’heure où les catastrophes écologiques et sociales, l’épuisement et l’extinction d’une partie du vivant humain s’accélèrent, il est urgent de s’arrêter quelques instants ensemble afin de mesurer le poids de ces “chronopolitiques” – des politiques du temps – aux croisements des dominations.

Partant d’une double exigence d’analyse et de propositions esthétiques et politiques, cette journée se donne pour ambition de réfléchir aux temporalités qui ont façonné le développement du capitalisme colonial et hétéropatriarcal et historiquement fracturé les mémoires collectives et les corps… Mais elle souhaite aussi valoriser d’autres histoires, d’autres pratiques tissées depuis des expériences minoritaires, des contes de sabotage, de transmutation des rythmes qui nous font violence, des poèmes et rituels de présence au monde habitées par l’exigence du soin et de nos émancipations.

Conception de la journée : Cy Lecerf Maulpoix

Programme :
9h30 – 12h30 : Temps de réflexion - Temps en crise, pratiques et résistances chrono-politiques
13h00 – 14h30 : Repas
15h00 – 16h30 : Consciencescargot -Atelier performance
16h30 : Spectrographies- Films
17h30 : Dépays – Performance

9h30 - 14h30 : temps en crise, pratiques et résistances chrono-politiques - emma bigé, cy lecerf maulpoix, dénètem touam bona

Programme proposé dans le cadre de la journée de réflexion sur les temporalités qui ont façonné le développement du capitalisme colonial et hétéropatriarcal et historiquement fracturé les mémoires collectives et les corps.
Cette journée vise aussi à valoriser d’autres histoires, d’autres pratiques tissées depuis des expériences minoritaires, des contes de sabotage, de transmutation des rythmes qui nous font violence, des poèmes et rituels de présence au monde habités par l’exigence du soin et de nos émancipations.

Programme :
9h30 : Danser à contre-temps (Dénetem Touam Bona)
11h15 : Frappées par la foudre. Trans*matérialités et temporalités queer (Emma Bige)
12h00 : Temps du sursis et temps suspendus: Habiter l’extinction (Cy Lecerf Maulpoix)
13h00 – 14h30 : Repas

15h-16h : consciencescargot - emma bigé et a.livingstone

Conscienceescargot – Emma Bigé, A. Livingstone

Consciencescargot* est une écoute prolongée, une conférence et choses, actions, relations avec l’artiste A. Livingstone et la philosophe Emma Bigé.

Les escargots*, une vitesse attentive et pleine de sensations, une bouche-qui-bave pour pied, qui glisse et s’oriente dans l’espace cherchant le vide, la rencontre… cruising… une vie intersexe et interrègne au bord du fucked up système genre/genre: animales et minérales.

Et si nos mains pouvaient apprendre de leur patience? «l’hésitation au cœur du toucher» (K. Barad)

L’atelier sera suivi d’une projection de films de Dénètem Touam Bona.

16h30 -17h : spectrographies - dénètem touam bona

Spectrographies – Dénètem Touam Bona

Spectrographies, contes de l’île étoilée, est un parcours réunissant trois créations dans le bois de sculptures du Centre international d’art et du paysage de Vassivière. Conçu par Dénètem Touam Bona comme une commémoration des luttes des colonisé.es, ce triptyque invite à plonger dans le Temps du rêve, à la rencontre d’esprits de la Caraïbe, d’Afrique équatoriale et de l’océan Indien venus réenchanter l’île de Vassivière aux côtés d’esprits indociles et païens du Limousin.

17h30 - 18h : dépays - ife day

Dépays est une expérience oblique qui traite du temps, de la survivance des souvenirs, de la vulnérabilité créative des êtres. Deux figures, Simbi et Janus, s’amusent, se plaisent, se perdent, se confrontent, se tuent et renaissent sans fin … toujours à la recherche d’une nouvelle proie pour que tout commence.

Insaisissables, elles se jouent de la localisation du temps comme des paysages, elles seules décident de ce qui doit compter mais non sans l’engagement de celleux à qui elles s’adressent. L’une gardienne des eaux, l’autre du passage, depuis leurs dons elles tissent langue avec ruse pour sauver par la clairvoyance, inviter au sommeil, bavarder de déshumanisation, mener nulle part.

biographies des interveant·es

Intervenant·es :

Dénètem Touam Bona est un philosophe et artiste afropéen qui met en lumière la dimension utopique du « marronnage » (arts de la fugue des esclavisé·es) afin de penser le monde contemporain. Auteur de quatre essais, dont Fugitif, où cours-tu ? (PUF, 2016) et Sagesse des lianes (Post Éditions, 2021), Dénètem Touam Bona collabore régulièrement à des projets de création. Durant l’automne 2021 notamment, au Centre d’art et du paysage de Vassivière, il a créé « La Sagesse des lianes », une exposition afrodiasporique fédérant 20 artistes issu·es de territoires aussi variés que Madagascar, le Congo ou encore la Nouvelle-Calédonie. Toujours sur l’île de Vassivière, en 2022, il a conçu la dramaturgie de « Spectrographies, contes de l’île étoilée », une œuvre collaborative (tournage de performances, sculptures, réalité virtuelle, etc.) réalisée avec des artistes de Martinique, du Gabon, de la Réunion, etc. Ce dispositif expérimental et poétique visant à célébrer la mémoire des luttes des colonisé·es s’inscrit, de façon permanente, dans le parcours d’œuvres de l’île.

Emma Bigé étudie, écrit, traduit et improvise avec des danses contemporaines expérimentales et des théories trans*féministes. Agrégée, docteure en philosophie, danseuse et commissaire d’exposition, elle est notamment l’autrice de Mouvementements. Écopolitiques de la danse (La Découverte, 2023). Elle enseigne irrégulièrement l’épistémologie en écoles d’art et dans des centres chorégraphiques. Le reste du temps, elle vit au bord d’une forêt et, dès qu’elle peut, elle roule par terre.

Cy Lecerf Maulpoix a fait partie de collectifs queer et de justice climatique en France depuis la COP21. Il a écrit sur les luttes sociales, les migrations, la culture queer et la littérature à travers des entretiens, des enquêtes publiés dans la presse généraliste et spécialisée en France. Il est également l’auteur de Écologies Déviantes (Cambourakis, 2021), Edward Carpenter et l’Autre Nature (Le Passager Clandestin, 2022). Il poursuit actuellement plusieurs projets d’écriture et de traduction sur les mouvements de libération sexuelle, l’écologie, le militantisme sanitaire et l’anticapitalisme.

A. Livingstone réalise des choses/actions/relations souvent in situ, souvent en collaboration. Un ensemble d’œuvres exposées et frémissantes considérant la chorégraphie comme le lieu de la co-création d’un refuge. Post-Canadien – né sur les territoires non cédés de la Côte Salish, des peuples xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Sḵwx̱wú7mesh (Squamish) et səl̓ilwətaɁɬ (Tsleil-waututh). Autodidacte, trouvant sa forme à l’intersection de la performance et des arts plastiques. Anciennement performeur avec Meg Stuart /Damaged Goods, basé à Berlin, son travail récent comprend : From the Throat to the Dawn, avec Sorour Darabi au Palais de Tokyo, Paris, 2022, The Long Night, avec SERAFINE 1369, Somerset House, Londres, 2022, et ce sera un endroit où, Lafayette Anticipations, Paris, 2021, Rituals of Care, Martin Gropius Bau, Berlin, 2020.

Née à Port-au-Prince en 1987, Ife Day est un·e artiste performeur·euse et poète. Iel déplie un univers hybride et choral qui mêle corps de textes, vidéos, installations et danse. Venant des espaces créoles, iel développe avec ce bagage un vocabulaire corporel et spatial qui met en relief différentes modalités d’aliénation: sociale, politique ou encore familiale.
Son terrain de jeu protéiforme devient le lieu où iel peut matérialiser le poétique, le déviant, les textures des détours. Sensible aux mouvements du rêve et au thème du déplacement, iel interroge et sillonne les cartographies héritées des corps dominés et dominants afin d’encourager les métamorphoses.