matthieu hocquemiller
du 26 au 28 mars à 20h00
à partir de 18 ans
Avec Circé, Matthieu Hocquemiller développe un travail sur la réappropriation des représentations du sexuel, en parallèle de celles de la nature, pour l’envisager comme « puissance de réparation, de consolation, d’expérience et de devenir ».
En invoquant la déesse Circé, il nous invite à un pièce « métamorphique », une forme rituelle de magie éco-sexuelle dont on ne sort pas tout à fait le·a même. Une pièce sensorielle, plastique, « expérientielle », la traversée d’un espace pulsionnel, sonore et lumineux, une lente et progressive immersion dans des paysages composés de l’agencement des corps et d’une architecture sensible et mouvante de couleurs et de lumières.
L’image y est performative, comme le fantasme, l’utopie ou le mythe. Une image factice mais qui contient l’énergie d’une dynamique de changement du réel. Une image équivoque, comme Circé, déesse « poly-pharmaka » des transitions et des métamorphoses qui peut être à la fois le remède et le poison.
La pièce repose sur un dispositif plastique. Il s’agit avant tout de proposer une expérience sensible, un voyage composé d’images et de paysages sonores et lumineux.
J’ai l’espoir que ces images resteront dans les imaginaires de spectateur·ices, qu’elles pourront y faire leurs chemins, s’y déployer et les accompagner.
Je choisis d’inscrire la pièce sous le nom de Circé car elle représente pour moi une allégorie des métamorphoses, des transitions et des passages.
Elle est la déesse des fées, des sorcières et à ce titre le symbole d’un processus permanent, d’une non-binarité, d’un continuum, celle qui fait lien entre entre l’humain et le non-humain, le domestique et le sauvage, ainsi que des « process » d’émancipation (elle est dans les rituels de l’époque étrusque et romaine, la déesse qui libère les esclaves).
Cette référence magique, presque spirituelle, n’est donc pas anodine.
Il s’agit d’assumer une forme de convocation que l’époque nous impose et aussi de faire quelque chose de l’anxiété qui nous traverse.
La pièce entend parler des nécessaires métamorphoses mais aussi du rapport complexe entre fantasmes, images et utopie. Il s’agit d’y célébrer la connexion au vivant, à un corps collectif.
Pourtant il ne s’agit pas d’une pièce didactique, d’une pièce « à message » mais plutôt d’une expérience esthétique et sensible, un voyage dans une forme de joie triste, de beauté inquiète.
Il s’agit aussi de se laisser traverser, transformer, agencer et d’y représenter le sexuel comme puissance de réparation, de consolation, d’expérience et de devenir.
« Je suis originaire de Montpellier.
Ma carrière a commencé dans une boulimie de « mouvement » : arts du cirque, acrobatie et évidemment danses, de toute sorte. J’ai travaillé avec de nombreux chorégraphes qui cherchaient l’engagement physique, la performance.
Puis, devenu chorégraphe, mon écriture s’est complètement épurée et s’est progressivement défaite de la recherche de performances.
Je me suis particulièrement intéressé aux parcours « minoritaires » et aux représentations qui pouvaient créer un espace d’autorisation, d’émancipation.
J’ai voulu travailler à des œuvres et à l’organisation d’événements et festivals qui venaient toucher à des « pas de côtés » et interroger les dispositifs de l’inclusion/exclusion.
Je me suis intéressé notamment aux représentations du « sexuel », dans une démarche explicite qui serait pourtant à l’inverse de la provocation ou de la transgression. Il s’agit de traiter du sexuel comme d’une construction culturelle et sociale et d’en faire des représentations sensibles et complexes.
Depuis quelques années je poursuis également « une ligne de vie » vers la ruralité voir le travail « paysan ». J’ai entamé un projet au long cours de réflexion, labo, expériences etc… autour des nouveaux imaginaires et narratifs qui émergent et vont émerger depuis les « territoires ruraux », une sorte de ruralité « d’avant-garde », retournant le stigmate et proposant des devenirs possibles entre écologie, vies minoritaires et ruralités. »
Matthieu Hocquemiller
Conception et direction artistique : Matthieu Hocquemiller
Distribution : Arnaud Célérier, Pierre Emö, Mathieu Jedrazak et Odilon Pluviose
Lumière : Jimmy Boury et Charlotte Moussié
Musique : Benjamin Collier
Production : Cie À Contre Poil du Sens
Coproduction : KLAP – Maison pour la danse (Marseille, Fr), L’Arsénic, Communauté de communes Cazals-Salviac (Lot, Fr), LE GYMNASE CDCN Roubaix – Hauts-de-France dans le cadre du dispositif Accueil-Studio, la Balsamine (Bruxelles, Be) / Deviant Production
Soutien : la ville de Montpellier, la Région Occitanie et la DRAC Occitanie-Ministère de la Culture et de la Communication.