le 18 avril de 16h à 22h
Invocations – Évocations
Pour sa treizième édition, le festival Trouble étend ses partenariats dans la ville. Depuis sa création en 2005 aux Halles de Schaerbeek, de l’eau a coulé sous les ponts de la performance, alors minorisée, aujourd’hui bien ancrée à Bruxelles.
Cette nouvelle édition vise à en élargir la perception, notamment en s’affranchissant des esthétiques occidentales et en invitant des points de vue périphériques, d’artistes d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes et du Mexique. En fil rouge, invocations, évocations, gestes magiques, voire chamaniques, actions politiques dans l’espace public et dialogues avec l’invisible.
La performance comme voyance ?
Production: Thor
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Service de la danse, Promotion de Bruxelles, Service d’appui transversal), Commission communautaire française, Région de Bruxelles-capitale (Image de Bruxelles), Commune de Saint-Josse-ten-Noode, Wallonie-Bruxelles International (WBI), Ambassade de France en Belgique, Ministère de la culture polonais, Culture Ireland, Swedish Arts Grants Committee, Institut polonais – Bruxelles, ENSAV – La Cambre.
En partenariat avec Charleroi danse, Le Botanique, La Balsamine, KANAL – Centre Pompidou, Halles de Schaerbeek, Amazone, Maison des Arts, Wallonie-Bruxelles Théâtre Danse (WBTD), Musée Charlier, Cultureghem, Créahm, Wiegwijs, Abattoir et l’Infini théâtre.
the pocket history of polish traumas – Marta Bosowska(P)
le 18 avril de 16h à 21h
Performance durative et interactive, autour du théâtre. En coprésentation avec le studio thor
Avec l’aide de la Commune de Schaerbeek.
La performance tente d’inviter le public à un jeu verbal et physique, en lui apprenant de simples comptines et poèmes polonais.
Ceux-ci seront choisis parmi ceux disposant d’une structure sémantique très forte et que les enfants polonais apprennent dès l’école maternelle.
Dans cette performance, Marta Bosowska fait référence aux recherches les plus récentes qui démontrant qu’un Polonais sur cinq présente des symptômes de trouble de stress post-traumatique (TSPT), liés à un traumatisme générationnel. Le traumatisme se transmet d’une génération à l’autre, notamment par une surexposition et une banalisation de l’histoire.
En tant que Polonais, iels sont souvent perçu·es – y compris par elleux-mêmes – comme plus amer·es, plaintif·ves et pessimistes, croyant en un malheur éternel plus que d’autres nations. La performance mettra en lumière ces caractéristiques à travers le prisme des proverbes.
Née en 1984 en Pologne, Marta Bosowska (elle, la) travaille principalement avec des installations, des sculptures, des objets, des vidéos et des performances. Elle s’intéresse à la mémoire en tant que médium et en tant qu’élément du processus de création artistique. Elle explore des concepts liés à la mémoire, au rituel et aux vestiges, tout en s’interrogeant sur le statut social des lieux. Elle puise son inspiration dans le vide, les notions d’absence, d’oubli, d’exclusion et d’effacement de l’histoire. Elle crée souvent des œuvres spécifiques à un lieu, dans des espaces liminaux, et établit des références symboliques au lieu, à son environnement, à son histoire et aux communautés locales.
the fatal obedience of the image (I) – day magee
le 18 avril de 18h à 21h
En coprésentation avec le studio thor
Avec l’aide de Culture Ireland.
Performance durative. Entrée et sortie possibles.
réserver
Dans « A Grief Observed », C.S. Lewis a écrit sur « l’obéissance fatale de l’image », où les mort·es peuvent devenir des images à la merci des caprices de la mémoire des personnes endeuillées.
Ici, dans le sillage de leur propre deuil – non seulement de la perte de l’archétype patriarcal principal en leur père, mais aussi de leur propre image de soi – le corps queerifié de l’artiste met en scène la première d’une série d’autoportraits vivants.
Day Magee (IE)
Nous pouvons pleurer non seulement les mort·es, mais aussi les vivant·es pour qui nous nous façonnons en images, ainsi que nos innombrables “moi” dont le temps de l’ouverture transperce, cette série de performances chroniquant une séquence de Memento Mori vivants.
Day Magee (iel) est un·e artiste, performeur·euse et écrivain·e basé·e à Dublin. Explorant les récits que nous construisons sur nous-mêmes ainsi que les intersections entre queerness, maladie et religiosité, leur travail engage la phénoménologie comme matériau créatif en acte, via des œuvres multimédias centrées sur la performance et des ateliers. Leur travail a été commandé par et présenté au TULCA Festival (2019), Arts & Disability Ireland (2021), Pallas Projects/Studios (2022), Limerick City Gallery of Art (2022), 126 Gallery (2023), Rua Red (2023), Hugh Lane Gallery (2023) et Mirror Lamp Press (2024). Leur pratique transdisciplinaire est soutenue par l’Arts Council of Ireland.
Inner Monologue – Wojtek Ziemilski (PL)
le 18 avril à 19h
Performance en anglais, sous-titrée en français.
réserver
“Je parle à mes intestins. Je presse un microphone contre mon ventre et j’écoute ce que monmicrobiote me ‘dit’. J’essaie de comprendre comment nous pouvons cohabiter. Et pourtant, je ne crois pas forcément que quelqu’un me réponde. J’hésite entre anthropomorphiser les bactéries et craindre que tout cela soit complètement vain. Cependant, lorsque je m’adresse à ce qui est en moi, je ne parle pas à une abstraction – ni à un dieu, ni à une âme, ni à un sentiment. Je parle à un groupe très précis d’êtres vivants, chacun ayant son propre caractère, ses préférences, ses besoins, et exerçant une influence significative sur mon fonctionnement. Il vaut la peine de négocier avec eux. Le seul problème, c’est qu’il n’existe aucun moyen humain connu de communiquer efficacement.”
Le point de départ de la dernière création de Wojtek Ziemilski est la maladie avec laquelle il lutte depuis huit ans. Persistante, difficile à contrôler, incurable. Les traitements successifs n’ont apporté aucune amélioration, les médecins haussent les épaules, et les méthodes alternatives échouent. Finalement, une lueur d’espoir apparait : une entreprise pharmaceutique mondiale a sorti un nouveau médicament. Pas totalement sûr – mais prometteur.
Un récit larmoyant sur la maladie serait trop facile. À la place, Ziemilski explore l’absurdité de sa condition, teste les limites de son imagination et tourne en dérision la tentation de la romantiser. Difficile de savoir à quel moment le processus auquel assiste le public est une confrontation sérieuse avec sa vulnérabilité, et à quel moment il bascule dans la parodie.
Wojtek Ziemilski (il, lui) est metteur en scène et artiste visuel. Il s’intéresse à la relation entre le réel et l’art – un sujet qui l’a également mené à préparer un doctorat sur la performance documentaire, à la Royal Central School of Speech and Drama de Londres. Il aime aussi jouer avec l’expérience du public : qu’est-ce que l’événement pourrait être, pour lui ? Il a créé un certain nombre de spectacles – Small Narration sur l’histoire de sa famille et One Gesture sur les langues des signes, sans doute les plus visibles – qu’il a présentés à travers le monde, remportant plusieurs prix.
Parfois, l’artiste travaille dans un contexte d’arts visuels – installations, vidéos, événements en ligne. Il apprécie cette liberté – et il est souvent surpris des endroits où cela le mène. Il enseigne à l’Académie Nationale d’Art Dramatique de Varsovie, à la DAMU de Prague ainsi que dans plusieurs autres établissements, et dirige régulièrement des ateliers.
Crédits
Texte et performance : Wojtek Ziemilski
Recherche, collaboration dramaturgique : Jowita Mazurkiewicz
Recherche, conception : Sean Palmer
Son : Jacek Mazurkiewicz
Curateur : Tomasz Plata
Production : Teatr Komuna Warszawa
Conseil scientifique : Prof. Dr. hab. n. med. Piotr Albrecht, Dr. Nicolas Gold
Remerciements : Sodja Lotker, Lea Kukovičič, Janek Turkowski, Dorota Głażewska-Ziemilska, Paweł Ziemilski, Marcin Kosakowski, Michał Libera, Asa Horvitz, les médecins de l’Institut National de Médecine du Ministère de l’Intérieur et de l’Administration.
En coprésentation avec la Balsamine.
Co-financé par le Ministère de la Culture polonais.
Avec le soutien de l’Institut polonais – Bruxelles.
x.dates – alban ovanessian
le 18 avril à 21h
Performance en anglais, sous-titrée en français.
11 mars 2003 : Un mannequin du défilé d’Alexander McQueen que j’imite dans la salle de bains de mes parents.
3 avril 2011 : Mon premier salut, après ma première performance sur scène.
18 mars 2018 : Ma rencontre avec Meryl Streep dans un club de strip étrange.
20 juin 2044 : Une conversation au sujet des funérailles arméniennes de mon père.
21 juin 2044 : Les funérailles arméniennes de mon père.
12 mars 1985 : Un concert de Prince.
Mentionnée comme un fait se référant à un évènement spécifique, une date est une manière de chronologiser des faits dans le temps.
En introduisant une collection infinie de dates dans lesquelles le performeur est acteur.observateur, X.DATES explore le relation entre date et contextualisation où interagissent divers médiums liés à la performativité pour mettre et remettre en scène une date.
X.DATES opère comme un laboratoire utopique temporel, une enquête expérimentale entre expériences de vie et productions de fictions. Permettant aux spectateur·ices d’envisager différentes réalités, Alban Ovanessian met en exergue diverses stratégies dramaturgiques afin de traiter la problématique suivante : Comment physicaliser une date ?
« Je m’appelle Alban Ovanessian et suis danseur, performeur, chorégraphe queer franco-arménien. Après m’être immergé sur des plateaux de tournage durant mon adolescence, j’ai rejoint le magazine DOUBLE, en 2010, comme assistant-rédactrice en chef mode où j’ai pu collaborer avec entre autres la maison CHANEL.
Questionnant introspectivement comment couvrir de façon intime et expressionniste le corps, j’ai ensuite souhaité attribuer un temps/espace au corps physique, performatif, scénographique comme sujet d’étude à travers le médium dansé.
Ma formation en danse contemporaine a donc débuté sur le tard au sein du Studio Harmonic, sous la tutelle de Corinne Lanselle, avant d’accéder à l’institut P.A.R.T.S où j’ai croisé les pièces de la Cie Rosas, Trisha Brown, Boris Charmatz, William Forsythe, tout en démarrant un travail d’écriture.
En 2020, j’ai intégré la Cie Norrdans, basée à Harnosand/Suède, pendant deux ans, où j’ai collaboré avec Nicole Beutler, Martin Forsberg, Ludvig Dae, Ioannis Mandafounis et Stina Nyberg, et été commissionné à deux reprises pour le projet de groupe « in.through.WATER » et le duo « rosa.svart.station » co-chorégraphié avec Rebecka Berchtold.
Depuis, j’ai eu la possibilité de rejoindre les chorégraphes/metteur·euses en scène El Conde del Torrefiel, Maxime Dreesen, Ariadna Girones, Arno Verbruggen, Billy Morgan et Malika Ali.
En parallèle, je développe mes recherches chorégraphiques/performatives dont X.DATES, que j’ai mené sur plusieurs résidences artistiques en Suède, Islande, Belgique, Arménie et France. Pour les saisons à venir, je me consacrerai à deux projets majeurs : HARD.T/CORE, un projet de groupe, et QUEER Armenia, développé en partenariat avec la Fondation Boghossian/Villa Empain. »
Alban Ovanessian
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