fuck me blind

matteo sedda

du 10 au 14 mars à 21h00

une coprésentation charleroi danse - la balsamine
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création danse performance

Possibilité de réserver un pass pour voir deux spectacle dans la soirée : Le chemin se fait en marchant et FUCK ME BLIND 

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FUCK ME BLIND est un duo chorégraphique inspiré du film Blue de Derek Jarman.
Dans ce film, Jarman fait de sa mort imminente, due aux complications liées au sida dont il est affecté, l’ultime et active justification de son existence. Il réalise ainsi un film dont la seule image est un plan fixe de l’International Klein Blue. Une image fixe et pourtant active, physique. Une image qui initie une rotation des corps.
Pour FUCK ME BLIND, Matteo Sedda utilise les mêmes outils non narratifs du film de Jarman, pour créer à son tour une expérience hypnotique qui entrelace les corps dans un paysage homoérotique. Dans cette force centrifuge, les danseurs s’enroulent et se façonnent l’un l’autre tandis que l’Éros et le Thanatos se pénètrent. Ils tournent et tournent encore jusqu’à invoquer une nouvelle danse homo-folk comme une ultime et active justification de leurs existences.
Si dans le film de Jarman, le bleu devient corps, dans FUCK ME BLIND, ce sont les corps qui finissent par devenir BLEU.

note d'intention

« Le courage et la radicalité de Derek Jarman ont traversé mon imaginaire jusqu’à se transformer en un duo chorégraphique.
L’Éros et le Thanatos qui l’ont nourri pour créer son dernier testament, Blue – dont cette pièce s’inspire – deviennent la source d’une écriture chorégraphique. Le mouvement hypnotique, la rotation continue, les corps comme paysage spirituel. La chorégraphie, en dialogue avec la musique et le dispositif lumineux, concourt à une expérience sensorielle qui se rapproche de celle de Blue.
La chose la plus naturelle que je pouvais faire pour créer un duo qui traite de l’érotisme comme approbation de la vie jusqu’à la mort, c’était de demander à mon meilleur ami Marco de collaborer avec moi. Notre relation, qui dépasse le cadre du travail, est faite d’une longue histoire d’amour, de haine, de rage, de tendresse, de déception, et encore d’amour. Sur scène, toute cette archive devient une foreuse qui creuse notre vécu à travers celui de Jarman. Creuser dans le temps, laisser notre relation se déformer, se salir, s’anéantir, et enfin se renouveler. C’est une manière d’habiter l’héritage de Jarman, non pas avec nostalgie, mais avec la force créative, poétique et sexuelle de nos corps, dans leur présence vivante et unique, et en même temps traversée par la fragilité et la vulnérabilité. » Matteo Sedda

biographie

« Je suis né en Sardaigne. Avant la danse, j’ai pratiqué la natation à un niveau compétitif, développant ainsi une approche extrêmement physique du mouvement. Je me suis ensuite installé à Anvers pour travailler avec Jan Fabre pour Mount Olympus et à partir de là, mon parcours s’est enrichi grâce à la collaboration avec plusieurs artistes internationaux.
Le grand tournant de ma vie a été la découverte, à un jeune âge, que je vivais avec le VIH. Cette réalité de ma mortalité m’a engagé dans un mouvement de transformation de mes repères.
Je me suis notamment interrogé sur la manière dont le virus, contracté à travers un acte sexuel qui, en tant que pouvoir génératif me semble proche de la création artistique, pouvait autant me faire dialoguer avec la peur de la fin. Cela m’a poussé à étudier des artistes morts à cause de la GRID (Gay-Related Immune Deficiency). Conscient·es de leurs fins imminentes, i·els ressentaient une urgence créative, une urgence de vie. Cette dualité entre Éros et Thanatos ne m’a pas seulement permis de sortir de l’obscurité dans laquelle j’étais entré, mais m’a aussi donné la force d’initier mon propre parcours chorégraphique.
Dans mon premier solo, POZ!, j’ai voulu partager avec mes proches mon état sérologique et mes peurs. C’était une nécessité personnelle plus qu’artistique, un hymne à la vie. Huit ans ont passé, j’ai grandi… Maintenant, avec FUCK ME BLIND et les chorégraphies à venir, je ressens le besoin de retourner à cette dualité d’Éros et Thanatos pour lesquels les artistes que j’ai à cœur d’honorer ont vécu. Pour que mon corps infecté puisse exister, aujourd’hui. »
Matteo Sedda

distribution et crédits

Idée et direction : Matteo Sedda
Chorégraphie et performance : Marco Labellarte, Matteo Sedda
Son : Gio Megrelishvili
Dramaturgie et lumières : Margherita Scalise
Création de costumes : Maarten Van Mulken
Mentors : Igor Urzelai Hernando, Moreno Solinas
Production : Fuorimargine – Centro di Produzione di danza e arti performative (It)
Présentation : Charleroi danse, centre chorégraphique de Wallonie-Bruxelles (Be), la Balsamine (Bruxelles, Be)
Coproduction : la Balsamine (Bruxelles, Be), Théâtre de Vanves (Fr)
Soutien et résidences : S’ALA – spazio per artist* (Sassari, It), Ad Lib – Résidences Belgium’s LIBITUM (Bruxelles, Be), Destelheide (Dwoop, Be), Résidence au Studio Thor, avec le soutien de la Compagnie Thor / Thierry Smits (Bruxelles, Be), Festival Pedra Dura (Lagos, Pt), Bora Bora (Aarhus, Dk), BAMP (Bruxelles, Be)
Remerciements : FESTIVAL + DE GENRES (Marseille, Fr), Aids, archives, and arts assemblies in Belgium (Be), oester (Be), LILA Cagliari (It) et Benoit Van Aken
Matteo Sedda est accompagné par Grand Studio (Bruxelles, Be)
Projet gagnant du DNAappunticoreografici promu et soutenu en collaboration entre Fondazione Romaeuropa (It), Gender Bender Festival (Bologna, It), Triennale Milano Teatro (It), Centro Nazionale di produzione della danza Virgilio Sieni (Firenze,It), Operaestate Festival/Centro per la scena contemporanea del Comune di Bassano del Grappa (It), L’arboreto – Teatro Dimora di Mondaino (It)

Photo : © Nour Beetch